Parmi ces mesures, présentées jeudi devant les médias par Travail.Suisse, figurent des augmentations de salaires dépassant nettement le renchérissement. «C'est la seule façon de préserver efficacement le pouvoir d'achat», a déclaré Claudia Stöckli, membre de la direction du syndicat Syna.
En outre, les rentes, les contrats-types de travail et les prestations complémentaires doivent être adaptés au renchérissement. Il en va de même pour les salaires minimums cantonaux.
Travail.Suisse accorde une attention particulière aux «salaires féminins». Il s'agit d'augmenter «sensiblement» les salaires, en particulier dans les branches où la proportion de femmes est élevée. «Il faut enfin mettre un terme à l'époque où des salaires moindres étaient justifiés dans certaines branches au motif que la majorité des personnes qui y travaillent sont des femmes», relève Claudia Stöckli.
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«Choc des coûts»
A partir de 2023, les ménages risquent un véritable «choc des coûts», s'inquiète la faîtière syndicale. Des mesures du côté des dépenses sont donc aussi nécessaires. Le catalogue de revendications comprend par exemple des mesures contre les loyers abusifs, une extension des mesures de réduction des primes, ou encore un programme d'investissements écologiques pour les logements locatifs.
Afin de soulager les pendulaires, des chèques mobilité doivent par ailleurs être délivrés. Ils constituent un bon compromis entre une forte réduction du coût des transports publics et une baisse du prix des carburants. Une telle solution, comme le propose notamment l'UDC, contreviendrait en effet aux objectifs climatiques.
Toutes ces mesures doivent principalement soulager les personnes à bas revenus, qui sont les plus touchées par le renchérissement, souligne Travail.Suisse. En effet, les ménages les plus pauvres dépensent une grande partie de leurs revenus pour des biens et services particulièrement touchés par l'inflation, comme la mobilité, les loyers, les denrées alimentaires et les primes d'assurance maladie.
Travail.Suisse a par exemple calculé qu'une augmentation de 4% des prix des denrées alimentaires et une hausse de 8% des primes d'assurance maladie ont des conséquences très différentes selon les ménages. Ceux disposant d'un revenu de 3000 francs doivent s'attendre à des coûts supplémentaires de 5,8%, alors que ceux gagnant 6000 francs doivent payer 3,9% en plus. Avec un revenu de 20'000 francs, le surcoût n'atteint que 1,93%.
La Banque nationale suisse (BNS) a pronostiqué une inflation de 2,8% pour 2022. Outre la guerre en Ukraine, des problèmes au niveau des chaînes d'approvisionnement suite à la pandémie de coronavirus sont cités comme facteurs de renchérissement. Afin de freiner l'inflation, la BNS a relevé son taux directeur il y a une semaine.
(ATS)