Les problèmes de livraison, les coûts élevés de l'énergie et la force du franc suisse freinent actuellement considérablement les sous-traitants automobiles actifs au niveau international. C'est le cas du groupe industriel suisse SFS et de sa division Automotive. La direction a pris des mesures radicales pour 950 des 2500 employés de SFS en Suisse.
Depuis le 1er novembre, ils doivent travailler deux heures de plus par semaine – sans compensation salariale. A cela s'ajoute le fait que les employés concernés devront accepter une réduction de 5 jours de vacances l'année prochaine. Les collaborateurs des sites saint-gallois de Heerbrugg et Flawil sont concernés.
Autres mesures d'économie du groupe: gel des embauches, transferts de collaborateurs au sein des secteurs d'activité, suppressions de postes. Il est question de «mesures visant à rétablir la compétitivité» d'Automotive, comme le cite la «Schweiz am Wochenende» dans une lettre de SFS adressée au personnel dont elle dispose. Le directeur général du groupe, Jens Breu, et le responsable de la division Automotive, Alfred Schneider, y parlent d'une «grande contribution personnelle» que ces mesures exigent des employés.
Un spécialiste du droit du travail parle d'une «situation extrême»
Jusqu'ici le personnel fait le gros dos mais le mécontentement est grand, dit-on au syndicat Unia. Il est en contact avec certaines personnes concernées chez SFS. Beaucoup ont accepté les nouvelles conditions, d'autres veulent apparemment quitter SFS. Personne ne veut pour l'instant crier sa colère. Du point de vue du droit du travail, la situation est claire: en signant une modification du contrat avec les moins bonnes conditions, les ouvriers montreraient leur accord.
Roger Rudolph, spécialiste du droit du travail à l'université de Zurich, qualifie toutefois l'exemple de SFS de «situation extrême», comme le précise l'article. En effet, les employés ont été informés des mesures cinq jours seulement avant leur entrée en vigueur.
«Agir rapidement fait partie de notre ADN et de notre succès», déclare le patron de SFS Jens Breu au «Rheintaler». La grande majorité des collaborateurs soutiendrait les «mesures temporaires». Elles sont apparemment valables dans un premier temps pour 12 mois. Leur prolongation dépendra de l'évolution de la branche automobile.
Toujours est-il que les chefs de la branche automobile soutiennent les mesures. La direction de l'automotive voit son salaire baisser de 10%, les sous-chefs de 7%. Le chef de SFS, Jens Breu, veut également réduire son salaire de 10%.