Une prof de l'UNIL dans le lot
Un camion force le barrage d'activistes climatiques à Berne

Des militants du climat ont une nouvelle fois bloqué une entrée d’autoroute, ce mardi matin, à Berne. Cette fois, l'accident a été évité de peu. Un camion a forcé le barrage des activistes, tenu notamment par une professeure de l'Université de Lausanne.
Publié: 11.10.2022 à 16:40 heures
Ce mardi, un camion a forcé le barrage des activistes de Renovate Switzerland.
Photo: D.R./Joel Espi
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Antoine HürlimannResponsable du pôle News et Enquêtes

Les activistes climatiques de Renovate Switzerland ont encore frappé. Pour la cinquième fois en une semaine, le mouvement, qui exhorte les autorités à accélérer la rénovation thermique des bâtiments, a bloqué une route en Suisse.

Rembobinons. Ce mardi matin, cinq militants se sont réunis à 8h45 et ont bloqué l’entrée et la sortie de l’autoroute A6 au niveau du pont du Wankdorf à Berne, causant des bouchons dans les deux sens. Parmi eux se trouvait Julia Steinberger, professeure d’économie écologique à l’Université de Lausanne (UNIL), ayant participé au troisième groupe de travail du GIEC.

Mais ce n’est pas la présence de la scientifique de renom qui a le plus marqué les esprits. Logiquement agacés, des automobilistes ont manifesté leur grogne. Et un camion, forçant le barrage humain des activistes pour continuer sa route, a fait craindre le pire, comme le montre la vidéo ci-dessous. Sans faire aucun blessé, finalement.

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Les forces de l’ordre sont rapidement intervenues pour libérer la circulation. Même si deux des militants — dont Julia Steinberger — «se sont collé la main à l’asphalte» à l’arrivée de la police, indique Renovate Switzerland dans un communiqué de presse.

Quid de l'UNIL?

Que pense l’UNIL de la participation de sa professeure à cette action illégale? Contactée par lematin.ch, Géraldine Falbriard, attachée de presse de l’institution, rappelle que «l’Université de Lausanne soutient l’engagement public des universitaires». Elle ajoute cependant que les questions que pose la désobéissance civile sont «complexes».

Nos confrères rappellent en outre l’existence d’un rapport récemment publié par l’UNIL. Il y est écrit que «la désobéissance civile semble à première vue constituer un cas particulier puisqu’elle implique par définition de commettre une infraction. Celle-ci est toutefois largement reconnue dans la littérature académique comme un moyen d’expression démocratique légitime et la jurisprudence suisse ne permet pas à ce stade d’arbitrer les conflits de droits dont elle fait l’objet. L’université ne pouvant se substituer au pouvoir judiciaire en la matière, elle ne devrait prendre aucune mesure préventive pour limiter la participation de ses employés à des actions de désobéissance civile ni condamner a priori ce mode d’engagement.»


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