Après le piratage des données de la société Xplain, d'autres données très sensibles ont atterri sur le Darknet, selon nos confrères du «Temps». Le quotidien fait état d'un fichier Excel contenant des informations confidentielles sur des centaines de procédures pénales en lien avec des États étrangers. Les dossiers portent sur des thèmes aussi variés que la corruption, la mafia et le terrorisme. Certaines affaires ne seraient pas encore closes. L'Office fédéral de la police (Fedpol) est particulièrement concernée.
Ces données concernent notamment les noms des fonctionnaires qui ont enquêté dans de diverses affaires, leurs méthodes, les soupçons qui pèsent sur les accusés, ainsi que les adresses et les identités de chacun, écrit «Le Temps». La publication de ces dossiers hautement sensibles «pourrait mettre en danger la vie des personnes concernées», écrit encore le journal.
Une fuite mystérieuse
Xplain est un prestataire de services informatiques pour la police et les douanes. Il n'aurait en réalité jamais dû avoir de telles données sensibles entre ses mains. Fedpol aurait dû transmettre les données anonymisées à Xplain pour tester une nouvelle version du logiciel, explique le quotidien romand. L'anonymisation aurait même dû être approuvée par le Département de la justice. Il existe bel et bien un autre fichier où les informations ont été sécurisées. Impossible toutefois pour l'heure de savoir pourquoi les données ont été utilisées sans anonymisation.
Xplain s'en remet de son côté aux procédures en cours. Plusieurs services enquêtent sur les incidents. Fedpol déclare au journal que «le passage d'un logiciel à une nouvelle version ou le transfert de jeux de données d'une ancienne application à une nouvelle peut, dans certaines circonstances, nécessiter de travailler avec des données réelles». Elle aurait déposé une plainte pour savoir comment les données ont été introduites dans le système.
La semaine dernière, des extraits de systèmes de gestion de journaux et de rapports de la police militaire avaient aussi été dérobés. La liste secrète des hooligans fichés par la Confédération circule également sur le Darknet.