De la piste d'atterrissage à celle de ski, il n'y aura peut-être bientôt qu'un pas. Les autorités du Valais et du chef-lieu du canton prévoiraient de faire de l'aéroport de Sion «la porte d'entrée des Alpes» à l'horizon 2027, révélait «Le Temps» vendredi 6 octobre.
Le but assumé? Ramener un maximum de touristes au milieu de la Vallée du Rhône durant l’hiver pour assurer le remplissage des stations. Swiss et EasyJet sont cités comme de potentiels partenaires qui affréteraient des vols pour Sion. La compagnie helvétique avait déjà testé l'affaire, en proposant notamment des directs Londres-Sion.
Contraintes et concurrence
Mais il y a quelques écueils à surmonter. Les montagnes escarpées rendent particulièrement difficile la manœuvre d'approche des avions. La descente se doit d'être plus abrupte à l'approche des paysages valaisans. De plus, l'aéroport de Sion est toujours sous contrat avec l'armée suisse et doit pouvoir accueillir leurs avions en cas de situations l'exigeant. Un partage de l'espace aérien devra être organisé. Des contraintes qui ne semblent pas faire peur aux membres des autorités interrogés par «Le Temps».
Tout cela est-il bien nécessaire? Pour Jean-Marc Thévenaz, à la tête d'EasyJet Suisse, il est «trop tôt pour le dire». La région desservie n'est pas très peuplée et a des dimensions réduites. Et il faut souligner la présence des aéroports de Genève et de Milan, qui ne nécessitent qu'un trajet de deux heures de train pour arriver dans un lieu propice à chausser des skis? Il s'agirait d'une concurrence directe avec les deux terminus, qui disposent de bien meilleures infrastructures pour le moment.
La Ville de Sion est bien décidée à revaloriser son aéroport. Depuis le départ de l'armée en 2018, les comptes se vident sans arrêt. Mais y aura-t-il encore de la neige à proposer aux touristes d'ici à ce que des vols se destinent à Sion?