Dès lundi, seules les personnes vaccinées ou guéries pourront entrer dans les restaurants et les espaces de culture, de sport ou de loisirs. Le Conseil fédéral a décidé vendredi de généraliser jusqu'au 24 janvier la règle des 2G et l'obligation de porter un masque.
La situation sanitaire est préoccupante. Le «palier critique» des 300 patients en soins intensifs a été atteint lundi. C'est à partir de ce seuil qu'une prise en charge optimale de tous les patients n'est plus possible. Le nombre de patients devrait encore grimper jusqu'à 350 à 400 d'ici la fin de l'année.
En outre, le nombre d'infections au variant omicron devrait lui aussi fortement augmenter d'ici Noël. Ce variant est beaucoup plus contagieux que le variant Delta. En outre, la protection offerte par la vaccination ou une précédente infection est nettement moins bonne.
2G et masque
Dans ce contexte, le Conseil fédéral a décidé de durcir les mesures contre la pandémie, à l'issue de la consultation lancée vendredi dernier. L'objectif est de protéger autant que possible les structures hospitalières d'une charge encore plus élevée.
La règle dite des 2G (vacciné ou guéri, «geimpft und genesen» en allemand) sera généralisée pour les espaces intérieurs. L'accès aux restaurants et aux espaces de culture, de sport ou de loisirs ne sera plus possible avec un simple test négatif.
Cette mesure vise à réduire le risque que des personnes non immunisées soient infectées. Ces personnes transmettent plus facilement le virus et développent plus souvent des formes plus graves du Covid-19, explique le gouvernement.
Cette mesure sera accompagnée de l'obligation de porter un masque et de consommer assis. Si ce n'est pas possible, il faudra présenter un test Covid négatif en plus de la preuve d'une vaccination ou d'une guérison («2G+»).
Cette règle vaut pour les bars, les discothèques et certaines activités sportives ou culturelles non professionnelles, comme des répétitions d'instruments à vent. Les enfants de moins de seize ans ne sont pas concernés.
Une exception a été ajoutée après la consultation: les personnes dont la vaccination, la vaccination de rappel ou la guérison datent de moins de quatre mois sont exemptées de l'obligation de se faire dépister
Les établissements ou manifestations soumis à la règle des 2G peuvent appliquer volontairement cette règle. Ils n'auront ainsi pas l'obligation du port du masque et de consommer assis. Pour les manifestations en extérieur réunissant plus de 300 personnes, la règle des 3G reste valable.
Restrictions dans le cercle privé
Des restrictions sont aussi prévues dans le cadre privé. Dès qu'un participant de plus de seize ans n'est ni vacciné ni guéri, la limite est fixée à dix personnes, enfants compris.
Elle passe à 30 personnes si tous les adultes sont vaccinés ou guéris et à 50 personnes à l'extérieur. L'expérience montre que le risque d'infection est considérable dans le cadre privé, souligne le Conseil fédéral.
Le télétravail redevient en outre obligatoire, pour réduire les contacts. S'il n'est pas possible de travailler à distance, le port du masque est obligatoire dans les locaux avec plus d'une personne.
Masque dans les écoles
Outre les tests répétés, l'obligation de porter un masque est une mesure centrale pour réduire la circulation du virus dans les écoles. Le port du masque devient obligatoire dès le secondaire II. Le Conseil fédéral recommande vivement aux cantons d'introduire cette mesure également à l'école obligatoire. Il leur recommande aussi de pratiquer des tests répétés dans les écoles afin de casser rapidement les chaînes de transmission
Il renonce en revanche à réintroduire l'enseignement à distance dans les universités et les hautes écoles spécialisées, car les vacances universitaires approchent. La règle des 3G s'appliquera pour le degré tertiaire et certains examens et offres de formation.
Le Conseil fédéral recommande aux cantons de reporter les opérations non essentielles, afin de décharger le personnel de santé. Si la situation devait encore se dégrader dans les jours ou les semaines à venir, le Conseil fédéral est prêt à réagir rapidement.
Quatre mois de délais pour le booster
La Confédération réduit à quatre mois le délai pour avoir accès à la vaccination de rappel contre le coronavirus.
La recommandation sera publiée la semaine prochaine, a précisé Virginie Masserey, cheffe de section à l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). Cette mesure doit notamment permettre de se protéger contre le variant Omicron, qui est encore faiblement répandu en Suisse, mais qui va se multiplier.
Ce délai raccourci représente un défi pour les cantons, qui devront «monter en puissance» dans l'effort de vaccination, a ajouté Alain Berset. Les capacités sont en train de se développer et devraient encore accélérer.
Prolongation des indemnités RHT
Les procédures simplifiées liées à l'indemnité en cas de réduction de l'horaire de travail seront prolongées jusqu'au 31 mars.
La prolongation concerne la procédure de décompte sommaire de l’indemnité en cas de réduction de l’horaire de travail (RHT) pour toutes les entreprises. Le délai d’attente sera en outre supprimé pour toutes les entreprises.
Pour celles qui sont soumises à la règle 2G+, le droit à l’indemnité en cas de RHT sera réactivé pour les travailleurs sur appel sous contrat à durée indéterminée, les travailleurs sous contrat à durée déterminée et les apprentis.
Dans la situation actuelle, le Conseil fédéral renonce à une extension complète des indemnités en cas de RHT à d’autres groupes d’ayants droit. Cela créerait des incitations inopportunes.
Situation préoccupante dans les hôpitaux
La situation dans les hôpitaux est préoccupante. On compte 150 hospitalisations tous les jours. Aux soins intensifs, on est passé d'une centaine de patients en novembre à trois fois plus à la mi-décembre.
Le gouvernement recommande désormais aux hôpitaux à renoncer aux opérations non urgentes. «On n'a pas de base légale pour aller plus loin», a précisé le Fribourgeois. Le Conseil fédéral prendra contact avec les cantons pour examiner comment renforcer les capacités hospitalières.
La situation est d'autant plus délicate que le variant Omicron est là. Le Conseil fédéral est préoccupé de voir à quelle vitesse ce virus muté se propage. On ne sait pas encore à quoi s'attendre, mais il s'agit d'être prêt à temps, a dit le conseiller fédéral.
(ATS)