Six appareils, 250 millions
Pilotes suisses formés, les drones israéliens bientôt en service

Les nouveaux drones de reconnaissance de l'armée sillonneront le ciel suisse dès la mi-2022. Les premiers pilotes ont été formés en Israël, annonce lundi l'Office fédéral de l'armement (armasuisse).
Publié: 21.03.2022 à 12:46 heures
Les six nouveaux drones israéliens voleront en Suisse dès la mi-2022.
Photo: Armasuisse

Les premiers pilotes des Forces aériennes et d'armasuisse ont terminé avec succès en Israël la formation de base au nouveau système de drones de reconnaissance ADS 15, indique armasuisse dans un communiqué. Ces cadres professionnels constituent le noyau pour la future instruction aéronautique de tous les pilotes d'ADS 15 en Suisse.

La formation aéronautique pratique s'est déroulée dans le sud d'Israël. Les vols ont été effectués avec un drone destiné à la Suisse, précise armasuisse.

Six appareils, un quart de milliard

L'ADS 15 est un système de reconnaissance sans pilote et non armé. Les appareils de type Hermes 900 HFE mesurent 9 mètres de long et 17 mètres d'envergure. Le système de drones peut être engagé de jour comme de nuit et les appareils savent détecter avions, autres drones et missiles. Les six appareils seront utilisés, entre autres, pour surveiller les frontières, rechercher des personnes disparues en montagne ou évaluer une situation après une catastrophe naturelle.

La Suisse ne dispose plus de drones de reconnaissance actuellement. Le Ranger ADS 95 a été mis hors-service en novembre 2019, après vingt ans d'utilisation. Les garde-frontières recourent actuellement aux hélicoptères.

La durée d'utilisation prévue de l'ADS 15 est de 20 ans. Coût total de l'achat: 250 millions de francs.

Des voix critiques

Avant même d'avoir effectué la moindre minute de vol en Suisse, ce système de reconnaissance fabriqué par la firme israélienne Elbit Systems Ltd. avait créé la polémique. En 2015, au moment de la validation de l'achat par le Parlement, des voix avaient critiqué l'achat de technologie militaire israélienne, mais aussi la série de coupes budgétaires décidées pour financer cet achat.

Et en janvier dernier, la commission de gestion du Conseil des États a estimé dans un rapport que cette acquisition représente un «risque considérable» pour la Suisse. Le projet a pris du retard, près de trois ans, à cause notamment de la chute d'un drone lors d'un vol-test en 2020. L'entreprise dit avoir pu corriger ce problème, sans changer le design des drones.

Mais selon la commission, la question de l'autorisation de déploiement des drones dans l'espace aérien civil est également un facteur de risque. Elle entend rester active sur le dossier.

(ATS)

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