Retour de vacances et Covid-19
Les voyageurs atterrissent aux soins intensifs

Les voyages relanceraient la pandémie selon un médecin-chef. Les personnes infectées par le Covid-19 présentes en soins intensifs sont relativement jeunes. Il tire la sonnette d'alarme.
Publié: 18.08.2021 à 09:13 heures
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Dernière mise à jour: 18.08.2021 à 09:40 heures
Les vacanciers relancerait la pandémie, selon un médecin-chef.
Photo: KEYSTONE/Ti-Press/Pablo Gianinazzi

Gentiment, les lits d’hôpitaux se remplissent à nouveau de patients Covid. Nicolas Müller, médecin-chef à la clinique des maladies infectieuses de l’hôpital universitaire de Zurich, est très mal à l’aise. «Une nouvelle vague se profile», affirme-t-il à la «NZZ». «C’est tragique, nous ne savons pas comment l’arrêter.»

Il rappelle que la mesure la plus efficace contre les symptômes graves reste la vaccination: «C’est simple: nous n’avons presque aucune personne vaccinée aux soins intensifs, car la vaccination protège très, très bien contre les formes sévères de la maladie». Les patients qui se trouvent actuellement dans son unité de soins intensifs sont relativement jeunes, poursuit le Dr Nicolas Müller: «Statistiquement, les années de naissance les plus représentées sont 1968, 1973 et 1972.»

«De nombreux voyageurs reviennent»

L’infectiologue est convaincu que les vacances jouent un grand rôle: «En ce moment, nous soignons beaucoup de vacanciers qui reviennent de voyage.» Il lutte contre les vaccino-sceptiques qui arguent que la vaccination ne protège à 100%: «Le nombre de personnes souffrant d’une infection post-vaccinale est particulièrement faible.» Aucun acte médical est efficace à 100%, concède Nicolas Müller, mais ce n’est pas un argument valable: «Si la vaccination ne fonctionne pas sur quelqu’un, il est d’autant plus important que son entourage soit vacciné».

«Sentiment de déjà-vu»

Il soupire. La situation est frustrante pour les médecins: «Nous avons une impression de déjà-vu: à chaque fois, les chiffres repartent à la hausse. Nous pourrions agir sur le cours de la pandémie grâce au vaccin. C’est une honte si nous ne le faisons pas.»

Le discours de l’infectiologue est clair. Sans détour, il tire la sonnette d’alarme: «Si nous voulons que tout rentre dans l’ordre, la campagne de vaccination doit s’accélérer considérablement. Sinon, les hôpitaux suisses risquent à nouveau d’être dépassés».

En ce moment, les retours de voyage l’inquiètent tout particulièrement. «Nous espérons que la situation se calmera un peu lorsque les vacances seront terminées», affirme avec optimisme l’infectiologue. Mais il est urgent d'agir: «Actuellement, nous avons plus de cas que lors de la troisième vague. La situation ne se profile pas bien.» (ise/piu)


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