La hausse des prix donne décidément très mal à la tête. Et cela ne risque pas de s'améliorer – pas même avec un Dafalgan! La boîte de 16 comprimés du célèbre antalgique à 500 milligrammes coûte désormais 5,90 francs en pharmacie Amavita. C'est deux fois plus cher qu'auparavant. Dans d'autres pharmacies aussi, le prix de l'antidouleur a pris l'ascenseur sans raison apparente.
Certains lecteurs de Blick n'en reviennent pas de cette augmentation faramineuse. Les pharmaciens aussi sont sur les fesses. Dans cette pharmacie Rotpunkt, l'incompréhension règne: «Le fabricant a retiré les anciens emballages du marché suisse. Il nous a livré le nouveau produit avec l'augmentation de prix», explique-t-on. Les prix plus élevés seraient valables dès à présent dans toute la Suisse.
Une question d'importation
L'antidouleur star a bel et bien troqué son ancien emballage contre un nouveau contenant, et s'est également renommé Dafalgan Dolo. Mais le contenu du médicament et ses effets n'ont, eux, pas changé. Autrefois, une «ancienne» boîte de Dafalgan coûtait 2,45 francs chez les fournisseurs les moins chers du marché.
Pourquoi donc augmenter le prix d'un produit qui n'a pas subi de modifications? Le fabricant du médicament justifie cette hausse de prix par la sécurité d'approvisionnement. «Afin d'éviter toute pénurie de Dafalgan en Suisse, nous allons, d'ici 2025, importer de la France une partie de la production de paracétamol, le principe actif de Dafalgan», écrit le géant pharmaceutique français Upsa dans un communiqué adressé à sa clientèle que Blick a pu consulter. Les produits Dafalgan pourraient donc être entièrement fabriqués en Europe à l'avenir.
Les pharmaciens ont le mauvais rôle
Et comme toujours, la délocalisation de la production a un coût. Le fabricant pharma se voit donc contraint d'augmenter ses prix. «Nous garantissons ainsi que le Dafalgan continuera d'être à votre disposition de manière fiable et à tout moment», poursuit Upsa. Après tout, il s'agit de l'analgésique le plus vendu en Suisse.
Lorsqu'on lui parle de cette augmentation de prix, cette pharmacienne d'Amavita ne peut s'empêcher de lever les yeux au ciel: «Les clients demandent sans cesse pourquoi leur médicament coûte soudain presque deux fois plus cher», lâche-t-elle. Mais les pharmacies n'y peuvent rien. L'expert en santé Felix Schneuwly prend leur défense. «Elles n'ont pas le choix», rappelle-t-il. Comme le Dafalgan est un médicament en vente libre, le fabricant est en droit de fixer lui-même le prix de vente. Et même si les pharmacies sont en première ligne, elles n'ont aucun pouvoir sur la hausse des prix des médicaments – ni même sur celle de l'antidouleur préféré des Suisses.