Après leur action de lundi à l'Uraniastrasse, et alors que l'évacuation par la police des militants n'est pas encore terminé, voilà que les activistes d'Extinction Rebellion annoncent de nouvelles actions pour mardi. Par leur "sit-in pacifique dans l'espace public", ils veulent perturber le cours normal des choses, a écrit le groupe dans une déclaration lundi après-midi. Ce serait tout sauf quelque chose qu'ils désirent. "Mais face à l'urgence climatique absolue, il ne suffit plus d'exprimer son mécontentement uniquement par des manifestations et des pétitions légales." Les militants sont prêts à être arrêtés, selon la déclaration. Et : "demain, nous reviendront."
Des activistes d'Extinction Rebellion ont commencé à bloquer le trafic lundi vers midi dans le centre de Zurich. Les militants bloquent l'Uraniastrasse, non loin de la gare centrale. Ils se sont assis au milieu de la chaussée dans le but de perturber le trafic. Ils ont aussi installé un bateau au milieu de la rue. La police municipale zurichoise est déployée dans le centre-ville.
Les automobilistes zurichois verront leurs parcours en centre-ville bouleversés. D'autres blocus sont prévus. Les activistes climatiques d'Extinction Rebellion entendent frapper fort au centre de la capitale économique suisse. En prélude, les militants ont déjà mené une action à la gare centrale de Zurich dimanche soir. Lors de leur «die-in», comme ils appellent ce genre d'actions, environ 250 personnes se sont allongées sur le sol dans le hall à 18 heures.
«Si nous sommes renvoyés, nous reviendrons»
Toutes les actions visent à faire pression sur le Conseil fédéral, à qui les militants ont remis leurs demandes fin juin, pour qu'il agisse sur la crise climatique. «Nous avons un plan», a déclaré jeudi aux médias un porte-parole d'Extinction Rebellion, en faisant référence aux blocages de rues.
«Si nous sommes renvoyés, nous reviendrons», assène-t-il. «Nous nous considérons comme une sonnette d'alarme.» Ils ne se feront pas que des amis, il en est bien conscient, mais il ajoute que la peur de la crise climatique est trop présente parmi les participants pour qu'ils restent inactifs.
Prêt à se faire arrêter
Les militants ne craignent pas non plus d'être arrêtés. Si la manifestation doit rester non-violente et que les policiers ne seront pas invectivés, les militants d'Extinction Rebellion sont conscients qu'ils seront probablement délogés par la police. Ils ne résisteront pas: «nous ne considérons pas la police comme un adversaire.»
Une porte-parole a indiqué que 300 personnes s'étaient inscrites, mais que beaucoup d'autres étaient attendues, l'inscription n'étant pas obligatoire pour participer.
Comme l'a montré «Tele Züri», les membres d'Extinction Rebellion se sont déjà préparés à d'éventuels troubles dans les ateliers dimanche. Par exemple, comment faire face à des conducteurs en colère ou comment les militants doivent se comporter en cas d'arrestation. Ils ont également été informés des sanctions auxquelles ils s'exposent.
Pression sur le Conseil fédéral
Extinction Rebellion a demandé au Conseil fédéral fin juin de déclarer une urgence climatique et d'agir immédiatement pour éviter un «effondrement», et de convoquer une assemblée de citoyens. Celle-ci devrait être responsable de la décarbonisation de la Suisse, comme l'indique la lettre adressée au Conseil fédéral.
Puisque que le Conseil fédéral n'a pas répondu aux demandes, les militants considèrent désormais que c'est leur devoir de répondre: «cela ne peut pas continuer comme ça», poursuit leur porte-parole.
L'action a commencé dimanche
Le dimanche, une cérémonie d'ouverture a eu lieu dans le quartier des casernes de la ville de Zurich, avec un programme d'accompagnement tel que de la musique ou des sessions de formation pour ceux qui veulent prendre part à la manifestation.
En réponse aux questions de l'agence de presse Keystone-ATS, la police de la ville de Zurich a déclaré avoir été en contact avec des représentants d'Extinction Rebellion. Des demandes ont été faites et sont en cours d'examen. Ils n'ont donné aucune information sur d'éventuelles mesures de la part de la police. (ATS)