Action pour les sans-abris
Les activistes ont libéré le Théâtre de Vidy à Lausanne

Le collectif 43m2 a ouvert par surprise lundi matin un nouvel hébergement d'urgence autonome au Théâtre de Vidy. Les locaux ont finalement été libéré dans la soirée après des négociations avec la police.
Publié: 19.06.2023 à 15:06 heures
|
Dernière mise à jour: 19.06.2023 à 22:29 heures
Le collectif 43m2 occupe depuis lundi des locaux au Théâtre de Vidy. (Photo d'archives)
Photo: MARTIAL TREZZINI

Le collectif 43m2 a ouvert par surprise lundi un nouvel hébergement d'urgence autonome au Théâtre de Vidy à Lausanne. Après des négociations avec la police et la direction du théâtre, il a libéré les locaux en soirée.

La Ville et le théâtre ont accepté qu’un espace soit maintenu en extérieur jusqu’à ce week-end. Il est destiné au dialogue et à la sensibilisation, alors qu'un spectacle sur le thème se déroule à Vidy. Aucun hébergement ne sera toléré, écrivent les autorités lausannoises dans leur communiqué publié en soirée.

Selon une pratique constante, la Municipalité ne cautionne en aucun cas l'occupation illégale de lieux publics ou privés, a déclaré à Keystone-ATS Pierre-Antoine Hildbrand, directeur de la sécurité. Elle a donc exigé l'évacuation du théâtre.

La Ville ne peut tolérer ce type d’actions alors qu'une nouvelle séance réunissait le matin-même les participants à la table ronde sur les hébergements d’urgence. Ce dans une logique constructive pour continuer à trouver des solutions.

Accueillir 40 sans-abris

Le Théâtre de Vidy a été investi lundi en fin de matinée par une cinquantaine de militants du collectif 43m2. Ils comptaient accueillir dès le soir-même jusqu'à une quarantaine de sans-abris dans le foyer principal où des lits avaient été installés. Deux tentes et une cuisine ont été montées à l'extérieur.

Interrogés sur les raisons de cette occupation, le collectif affirme que le dispositif d'hébergement d'urgence «sombre» à Lausanne. Il y a un mois à peine, la structure du Répit a fermé définitivement ses portes, supprimant la seule structure d'accueil nocturne inconditionnel (accès sans priorisation ni réservation) du canton, soit 100 places d'accueil.

Déjà deux occupations

Le Sleep In, autre lieu d'hébergement d'urgence lausannois, n'offre à présent plus d'accueil de journée, faute de moyens. Et 60 places vont fermer prochainement à la rue de la Borde. Au total, sur un dispositif hivernal de 243 places, 165 places disparaîtront dans 10 jours, déplorent-ils, relevant que depuis le 1er janvier 2023, il y a eu 3124 refus dans les hébergements d'urgence lausannois.

Lausanne n'est pas celle qui en fait le moins, a concédé une porte-parole du collectif. Le canton a une forte responsabilité, de même que les autres communes qui pourraient créer des places d'accueil. Tout le monde se renvoie la balle, constate-t-elle.

Entre mai et juin 2022, 43m2 avait déjà occupé illégalement pendant un mois les jardins de la Haute école de travail social de Lausanne (HETSL). L'hébergement avait alors accueilli 60 personnes par jour et par nuit. Auparavant, à fin avril, c'est à Beaulieu que le collectif avait installé un campement sauvage, mais le collectif avait été rapidement délogé la police.

Dossier en cours

Pour sa part, la Ville souligne que l’hébergement d’urgence est un dossier important, prioritaire et que sa politique avance en collaboration avec le canton et les institutions concernées. Et rappelle son dispositif.

Actuellement, 212 places d’hébergement d’urgence restent disponibles pour les personnes dans le besoin, notamment au Sleep-in, à la rue de la Borde, à St-Martin et à la Marmotte, à la Rue César-Roux et à Renens. En début d’année la capacité de l’hébergement de la rue de la Borde a été augmentée de 42 à 65 places et prolongée de deux mois.

Par ailleurs, à Renens, les nouveaux hébergements de transition, ouverts à l’année à partir du 1er mars dernier, accueillent actuellement 29 personnes sur les 35 places disponibles. Ce dispositif est exploité par la Ville de Lausanne et co-financé par le canton, en partenariat avec les institutions concernées.

(ATS)

Découvrez nos contenus sponsorisés
Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la