Pas de luge pour les juifs
À Davos, la loi contre le racisme a été violée

A Davos, un établissement a décidé de ne pas louer de luges aux membres de la communauté juive. Les organisations de défense des droits de l'homme estiment que la loi sur le racisme a été violée. La police a ouvert une enquête.
Publié: 13.02.2024 à 11:55 heures
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Dernière mise à jour: 13.02.2024 à 12:19 heures
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Les luges de Davos sont légendaires dans le monde entier en raison de leur forme intemporelle. Mais un établissement de la station grisonne a décidé de ne pas en louer aux membres de la communauté juive.
Photo: Davos Destinations-Organisation
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Sebastian Babic

Une affiche rédigée en hébreu a fait scandale à Davos. Ce dimanche, un restaurant a décidé de ne louer aucune luge ou équipement sportif aux membres de la communauté juive dans le domaine skiable de Pischa (GR). Selon l'affiche en question, des expériences négatives dans le passé seraient la cause de cette mesure pour le moins interpellante. Du matériel n'aurait pas été rendu et plusieurs problèmes auraient été signalés. 

Toujours est-il que la nouvelle a suscité l'indignation. Et à raison, assurent des juristes spécialisés dans les droits de l'homme à Blick. «Quiconque refuse un service à une personne ou à un groupe de personnes en raison de leur 'race', de leur ethnie, de leur religion ou de leur orientation sexuelle est punissable en vertu de la norme pénale contre la discrimination et l'incitation à la haine», écrit Giulia Reimann de la Commission fédérale contre le racisme (CFR).

Norme pénale contre le racisme violée

Daniela Varga, responsable de la protection contre la discrimination auprès d'Amnesty International en Suisse, est aussi catégorique: «L'affiche mentionne un groupe religieux qui se voit refuser un service destiné à la collectivité. Cela correspond en principe à la norme pénale sur le racisme», explique-t-elle.

Il s'agit probablement d'un délit poursuivi d'office, ce que confirme Amnesty International: «Les autorités doivent donc agir de leur propre chef et examiner les faits. Compte tenu du contexte historique, je pense qu'il est important de réagir», estime Daniela Varga.

La police cantonale grisonne a reçu à ce sujet une dénonciation d'un privé, a confirmé le service de presse de l'agence de presse Keystone-SDA. «Nous avons considéré qu'il s'agissait peut-être d'un délit officiel et avons donc ouvert une enquête», a déclaré le porte-parole Roman Rüegg.

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