Des chefs de service qui doivent réduire leurs coûts, des installations de production datant parfois de 50 ans, un rapport qui fait état de manquements en matière de sécurité, des zones de production dans lesquelles 7,6 accidents industriels ont eu lieu en un an pour 100 employés...
La situation chez Ems-Chemie, rendue publique par Blick, est loin d'être glorieuse pour la direction du groupe. La semaine dernière, la CEO Magdalena Martullo-Blocher s'est donc empressée d'informer le personnel. Dans un communiqué déclaré «confidentiel», elle a vivement critiqué le rapport en le qualifiant de «campagne pour nuire à l'image»: «La publication est motivée par des raisons politiques», a affirmé la conseillère nationale UDC.
«Des raisons politiques»
Selon Magdalena Martullo-Blocher, Blick s'est procuré des documents provenant d'Ems-Chemie, «après des demandes insistantes». Ceux-ci étaient «internes et confidentiels». «Mais ces documents sont pour la plupart déjà dépassés», affirme-t-elle. Ils auraient en outre été publiés «de manière incohérente sous forme d'extraits».
Malgré tout, la cheffe d'entreprise confirme quelques points centraux: par exemple le fait que les contrats de travail des collaborateurs temporaires et à durée déterminée n'ont pas été prolongés, ou que certains employés ont été affectés à d'autres entreprises ou activités.
Circulez, y'a rien à voir
Concernant les «défauts techniques» recensés en 2022 lors d'un audit interne, Magdalena Martullo-Blocher écrit: «Ils ont été corrigés depuis longtemps.» L'entrepreneuse indique que les questions de sécurité sont prises «très au sérieux» et que les événements les plus anodins sont aussi consignés. «En 2023, nous avons pu obtenir des améliorations considérables, mais nous n'avons pas encore atteint nos objectifs.» Par ailleurs, elle souligne qu'Ems-Chemie est très bien positionnée sur le marché. «Les volumes de production sur le site de Domat/Ems sont également prévus à la hausse pour 2024.»
Enfin, le personnel est invité à s'adresser à son supérieur hiérarchique pour toute question supplémentaire. Le groupe leur rappelle au passage qu'ils ont des «obligations légales de confidentialité vis-à-vis de tiers». Cela semble confirmer une injonction que l'on souhaite faire respecter au sein du groupe: Circulez, il n'y a rien à voir.
