La prise de position choquera, ou pas. «Lionel Dugerdil a subi huit cambriolages et ne peut plus vivre en sécurité chez lui. Moi, qui suis tout à fait modéré, je ne sais pas ce que j’aurais fait», lâche Marco Chiesa, sur le plateau de Léman Bleu. Avec cette petite phrase, le président de l’Union démocratique du centre (UDC) suisse défend l’accès de violence du candidat genevois au Conseil national, révélé par Blick.
Ce vigneron, qui avait déjà fait l’actualité lorsqu’il briguait un siège au Conseil d’État pour le bétonnage illégal de son terrain agricole, est à nouveau sous le feu des projecteurs. Pour mémoire, selon notre enquête, après avoir passé sous silence tout acte de violence, Lionel Dugerdil a fini par avouer avoir frappé son cambrioleur, que lui aurait livré la police, la nuit du 15 mai 2020.
«Il n’est pas exclu que j’aie donné des gifles avec le poing fermé», a même admis le député lors d’une audition. Plusieurs agents de police sont sous enquête, pas le politicien du bout du lac. Aucune plainte n’a été déposée contre lui.
«Absolution pour Lionel Dugerdil»
Revenons à la prise de position de Marco Chiesa, invité ce mercredi 14 juin dans le studio de la chaîne genevoise pour un débat sur son parti, à la suite d’un commentaire diffusé par Blick. Durant sa prise de parole, le Tessinois ajoute que Lionel Dugerdil devra payer pour ce qu’il a fait, si la justice devait se saisir de l’affaire et le condamner.
«Mais le point central ici n’est pas son action, le problème, c’est la sécurité dans ce pays», nuance le conseiller aux États. La journaliste Laetitia Guinand, présentatrice de l’émission «Le PoinG», lui rétorque que Lionel Dugerdil n’est pas un citoyen lambda et qu’il pourrait être amené à représenter l’État de droit sous la Coupole fédérale, à Berne.
Marco Chiesa élude et poursuit son argumentaire, à coups de «qu’auriez-vous fait?», sans condamner l’acte du poulain de la section genevoise de son parti. «Absolution pour Lionel Dugerdil», donc, résume Laetitia Guinand, avant de rendre l’antenne.
Le ton est souvent monté
Le ton est souvent monté lors de ce débat bouillant. Autour de la table, outre Marco Chiesa, le socialiste lausannois Benoît Gaillard, candidat au Conseil national, et le politologue Olivier Meuwly, membre du Parti libéral-radical (PLR), y sont allés de leurs analyses et de leurs piques.
L’ex-directeur de «Charlie Herbo» et de France Inter, Philippe Val, et le journaliste de Blick Amit Juillard complétaient le casting. Le match de boxe verbal est à voir ce mercredi à 20h et à 23h sur la chaîne genevoise. Ou en replay après la diffusion.