Lire autre chose que des WhatsApp
Un quart des petits Suisses a de graves lacunes en lecture

Le tant attendu classement PISA est sorti mardi 5 décembre. Les Suisses occupent une place respectable du classement: la huitième. Le niveau est stable. Mais un quart des élèves ne maîtrise pas bien la lecture et l'écriture. Le numérique est partiellement en cause.
Publié: 10.12.2023 à 16:02 heures
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Dernière mise à jour: 10.12.2023 à 16:03 heures
Pour être à l'aise en écriture et en lecture, vraiment pas de miracle: il faut pratiquer!
Photo: Keystone
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Lucie FehlbaumJournaliste Blick

Les élèves suisses sont toujours bons, notamment en maths, mais le niveau stagne. C'est en substance ce que révélait le classement PISA, sorti ce mardi 5 décembre. L'étude très attendue sonde tous les trois ans les performances des systèmes éducatifs mondiaux. 

Les étudiants helvètes sont supposément dans le haut du panier des lecteurs. Mais voilà, un quart des jeunes présente de graves lacunes de lecture, rapporte le «Matin Dimanche». En cause? Le numérique, qui freinerait l'apprentissage, des exercices trop courts et moins de pratique.

Lire plus pour lire mieux

L'hebdomadaire rappelle que les enfants dès 8-9 ans, en cinquième année HarmoS, ont droit à des tablettes. Or, travailler sur un écran serait moins efficace pour retenir des connaissances. Un neuropsychologue interrogé par le dominical oppose le maniement d'objets numériques à la lecture d'un livre papier. Avec ce dernier, «on se concentre soigneusement sur un long texte. Le cerveau s'entraîne alors à enregistrer des éléments dans leur contexte, tout en notant les règles orthographiques et grammaticales», indique Lutz Jäncke.

Toutes les lectures ne se valent donc pas. En s'en tenant à des messages instantanés type WhatsApp, grammaire et orthographe sont laissés de côté. La mémoire ne travaille pas autant. Par ailleurs, tout est une question de pratique. Comme pour la musique ou le sport, l'entraînement joue un rôle crucial. Il faut donc lire pour être à l'aise en lecture... Ainsi, la diminution des compositions et des dictées en classe n'est pas vue d'un bon œil par Lutz Jäncke.

Sortez vos plumes

Enfin, écrire à la main serait beaucoup mieux qu'à la tablette. Cela permet, quelque part, d'aller moins vite, mais mieux et plus durablement. L'explication du neuropsychologue dans les colonnes du «Matin Dimanche» est assez technique.

En écrivant à la main, on se souvient mieux de l'information. D'une part, parce que les zones motrices du cerveau qui font bouger la main sont proches des zones du langage. Les deux parties échangent. On va également moins vite qu'en tapant sur un clavier, ce qui pousse à se concentrer. Lutz Jäncke milite ainsi clairement pour que les enfants apprennent l'écriture manuelle, pour mieux écrire, mieux lire et une meilleure mémoire.

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