«Et mentir? Vous savez mentir? Parce qu'à la cour c'est très utile», disait Louis de Funès dans «La Folie des grandeurs». La formule est de mise en politique. Ce printemps, des électeurs et électrices ont pu se sentir lésés dans le canton de Zurich. La Vert'libérale Isabel Garcia a fait les gros titres en passant chez le PLR. Onze jours seulement après son élection au Grand Conseil zurichois, la femme de 60 ans a estimé que, tout compte fait, sa place était un peu plus à droite, tout en sachant qu'elle n'aurait jamais été élue sur la liste des libéraux-radicaux.
Un changement dans le sens inverse fait aussi jaser en ce moment: David Noser, fils du conseiller aux États zurichois sortant Ruedi Noser (62 ans), rejoint quant à lui les Vert'libéraux.
De façon générale, il est toujours délicat de voir des candidats passer d'un parti à l'autre après les élections. Défendre soudainement une position différente amène forcément une perte de crédibilité. Il est frappant de constater que les Vert'libéraux semblent spécialistes en la matière... coïncidence?
Des promesses non valables
Dans le canton de Berne aussi, le parti de centre-droit s'illustre dans ce registre. Alors que la section de la ville de Berne promettait encore cet été de ne pas faire cause commune avec l'UDC lors des élections pour la municipalité de la capitale, cet engagement a tout à coup volé en éclat.
Celles et ceux qui ont apporté leur soutien aux deux conseillères nationales bernoises PVL Kathrin Bertschy et Melanie Mettler lors des élections fédérales d'octobre pensaient s'éloigner ainsi de l'UDC. Mais en réalité, les recherches du portail Hauptstadt confirment qu'ils peuvent déchanter.
Une cause commune avec l'UDC
Dans la ville fédérale, la gauche est une force politique depuis des années. Avec quatre sièges, les rouges et les verts détiennent la majorité au gouvernement de la ville. Le directeur de la Sécurité bernois Reto Nause, qui vient d'être élu au Conseil national, est, en tant que politicien du centre, le seul membre de l'exécutif à ne pas être issu de la gauche. Ensemble, les rouges-verts-centre cimentent le gouvernement, notamment parce que celui-ci est élu à la proportionnelle.
Pour inverser la tendance, une large alliance allant du centre à l'UDC doit désormais s'unir en vue des élections bernoises à l'automne 2024. Outre l'UDC, le PLR, le Centre et le Parti évangélique suisse, les Vert'libéraux devraient en faire partie.
Discours d'hier...
En 2024, il s'agira pour l'alliance de droite de pourvoir les sièges de la Verte Franziska Teuscher et du directeur des Finances issu du PS Michael Aebersold, qui se retirent. Reto Nause se retirera également.
En juin dernier, le coprésident du PVL de la ville de Berne, Michael Ruefer, avait encore déclaré dans les journaux bernois de Tamedia qu'une campagne électorale commune avec l'UDC serait perçue comme peu crédible. Désormais, il ne souhaite toutefois plus s'exprimer pour Blick sur le sujet.
... et ambition d'aujourd'hui
Des membres du parti confirment cependant en coulisses qu'un débat soutenu a eu lieu chez les Vert'libéraux pour savoir s'il était judicieux ou non de s'allier avec l'UDC.
Alors que certains membres sont convaincus que le parti creuserait ainsi sa propre tombe, d'autres estiment qu'il faut absolument tout mettre en œuvre pour avoir à l'avenir deux bourgeois au gouvernement de la ville, même si cela implique de faire cause commune avec l'UDC.
Selon plusieurs sources, ce sont évidemment les principaux prétendants à la municipalité qui seraient favorables à une telle alliance.