C’est ce qui s’appelle jeter un pavé dans la mare. L’emblématique fondateur de Pomp It Up, Guillaume Morand, dit «Toto», dézingue sans retenue le Black Friday, grande messe de la (sur)consommation qui aura lieu ce vendredi 25 novembre.
Le Lausannois est le pionnier de la sneaker en Suisse romande. On trouve ses magasins à Lausanne, mais aussi à Genève, Neuchâtel, Zurich et Bâle. Pourtant, à ses yeux, cette journée de soldes, qui marque le début des achats de Noël, n’est profitable pour personne.
Il développe ses arguments en trois points sur son profil Facebook. D'abord, les commerçants seraient les premiers perdants de cette opération importée des Etats-Unis (qui a lieu chaque année le vendredi suivant Thanksgiving): «Les ventes avant et après le Black Friday sont nulles, les consommateurs attendant le Black Friday depuis mi-novembre et, tellement gavés pendant le dernier week-end de novembre, n’achètent plus rien jusqu’à mi-décembre, dans une ambiance morose».
Ensuite, toujours selon lui, les consommateurs n’économiseraient pas tant que ça. «Ils achètent pour le prix et non en fonction de leurs besoins. Le résultat étant souvent, au mieux, des achats pas vraiment nécessaires. Au pire, des achats totalement inutiles, qui ne seront jamais portés ou utilisés.»
«Fuck Black Friday!»
Dernier point, et pas des moindres: l’impact écologique du Black Friday. «Cette orgie de consommation pousse à la surconsommation, s’étrangle l’entrepreneur. Elle est nuisible pour la planète à tous les niveaux: surproduction, mais aussi distribution des commandes online avec des centaines de millions de paquets livrés aux particuliers et des centaines de millions de retours… Une catastrophe.»
Conclusion? «Toto» Morand n’y va pas par quatre chemins. «Le Black Friday est une grosse merde à tous les niveaux. A quand une grande enseigne suisse qui fait le pas pour y mettre fin?» Avant de rappeler que sa chaîne «montre l’exemple»: «Nous n’avons jamais participé à cette fête de la surconsommation et nous le revendiquons en trois mots: Fuck Black Friday!»