Alors que Vladimir Poutine annonçait une mobilisation partielle en Russie ce mercredi, le président de la Confédération Ignazio Cassis rencontrait le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à New York.
Le Tessinois avait annoncé au préalable qu'il aborderait «les récentes provocations du président Poutine» et qu'il condamnerait la menace nucléaire. «Je demanderai au ministre des Affaires étrangères Lavrov de renoncer à une nouvelle escalade dans cette terrible guerre et de retirer immédiatement les troupes russes d'Ukraine», avait déclaré le président de la Confédération lors d'une conférence de presse.
Une image malvenue
Mais Sergueï Lavrov a donné une toute autre image de la rencontre. Une photo diffusée sur Twitter par le ministère russe des Affaires étrangères le montre souriant, en train de serrer la main d'Ignazio Cassis.
Le jour où Poutine contraint 300'000 citoyens à participer à une guerre qu'ils n'ont pas choisie face à l'Ukraine, le moins que l'on puisse dire, c'est que le timing est mal choisi. La Russie peut ainsi donner l'impression - chez elle comme dans le monde - qu'elle fait encore partie de la communauté mondiale et qu'elle en porte les valeurs.
Aucun chef d'Etat ou ministre d'une démocratie occidentale ne s'est laissé représenter avec Sergueï Lavrov dans une telle posture. Outre Peter Maurer, le président du Comité international de la Croix-Rouge – qui conformément à la mission de l'organisation, s'entretient avec toutes les parties – Lavrov a encore rencontré ce mercredi, selon les images des agences photographiques internationales, le ministre vénézuélien des Affaires étrangères Carlos Faría Tortosa, le président de la République centrafricaine Faustin-Archange Touadéra, ainsi que le ministre arménien des Affaires étrangères Ararat Mirzoyan et le ministre bolivien Rogelio Mayta.
Le DFAE ne voit pas de problème
Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) répond à cette controverse: «Plusieurs photographes étaient présents au début de la rencontre avec le ministre russe des Affaires étrangères. Il en existe bien entendu des images, comme pour toutes les rencontres du président de la Confédération à New York. A l'ONU, les médias sont autorisés au début de chaque rencontre.»
Même si, au vu de la nouvelle escalade, il y a probablement eu de nombreuses rencontres bilatérales, aucun autre représentant d'une démocratie occidentale n'a permis à la Russie de s'offrir une scène médiatique aussi avantageuse.