Le coronavirus a ses billets
Au Paléo, vous pourrez (presque) faire la fête comme en 2019

Même si le coronavirus circulera facilement dans un événement tel que Paléo, il ne devrait pas gâcher la fête, rassure un épidémiologiste.
Publié: 18.07.2022 à 11:08 heures
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Dernière mise à jour: 18.07.2022 à 21:15 heures
Photo: Keystone
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Fabien GoubetJournaliste Blick

Bas les masques: au Paléo 2022, on pourra prendre des bains de foule et faire la fête comme avant la pandémie. Ou presque.

Après les deux annulations consécutives lors des éditions 2020 et 2021, le festival romand est de retour, avec des conditions d'entrée identiques à celles de 2019 – vous savez, la dernière année du monde d'avant.

Sur le site web de l'événement, aucune mention n'est même faite du Covid ou de quelconques mesures de précaution. Alors quels sont les risques encourus dans ce genre d'événement certes très fréquenté, mais en extérieur?

Le coronavirus a pris ses billets

Commençons par l'évidence: le coronavirus sera présent au Paléo. Responsable d'une hausse des infections depuis plusieurs semaines (un peu moins de 10'000 cas quotidiens en juillet), le virus va sans l'ombre d'un doute se propager d'un festivalier à l'autre, d'autant que le variant Omicron a démontré sa capacité à se transmettre bien plus rapidement que les variants qui l'ont précédé.

Des clusters semblent d'ailleurs avoir été observés, quoique de manière anecdotique, dans d'autres grands festivals tels que celui de Glastonbury au Royaume-Uni ou au Hellfest en France.

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Autre évidence qui mérite d'être rappelée: les concerts couverts présentent davantage de risque infectieux que ceux se tenant en extérieur. Attention, ces derniers ne sont pas pour autant une assurance anti-virus, même pour les personnes entièrement vaccinées qui, bien que mieux protégées, peuvent toujours être infectées sous certaines conditions.

Citons-en une toute simple: pendant les concerts, on est serrés comme des sardines, adieu la distanciation sociale, les spectateurs parlent, crient, chantent, bref exhalent de nombreux aérosols, ces gouttelettes invisibles qui peuvent se propager loin en transportant facilement le virus. Bref, même faible, le risque d'infection sera bel et bien de la partie.

Un risque accru pour les non-vaccinés

Pour autant, il n'y a pas vraiment de quoi s'inquiéter, rassure l'épidémiologiste de l'Université de Berne Julien Riou: «Il y a certes actuellement beaucoup de cas, sans doute beaucoup plus que ce qui est signalé, mais il y a aussi très peu de formes graves nécessitant des hospitalisations, du fait que la quasi-totalité de la population a été soit vaccinée, soit exposée au virus. Cela montre que ça y est, nous nous sommes adaptés au virus et pouvons vivre avec.» Autrement résumé, on pourra très bien contracter le Covid-19 à Paléo, avoir de la fièvre durant quelques jours, mais sans que cela n'envoie tout le monde à l'hôpital et paralyse la société.

Certaines personnes courent cependant davantage de risques, à commencer par les non-vaccinés et ceux qui n'ont reçu aucun rappel puisque les vaccins protègent justement contre les formes sévères de la maladie. Celles qui ont des facteurs de risques (asthmatiques par exemple) «feraient mieux de porter un masque, dit Julien Riou, mais c'est à chacun d'évaluer la balance entre les bénéfices à assister à un tel événement, et les inconvénients à tomber malade».

En résumé pour l'épidémiologiste, «il ne faut pas se priver d'aller au Paléo par peur du Covid. Il suffit d'appliquer quelques règles simples qui sont pragmatiques et relèvent plus de la politesse que de l'impératif sanitaire: ne pas y aller si l'on a des symptômes, porter un masque si l'on est à risque ou si l'on veut absolument éviter l'infection, par exemple en cas de vacances chez les grands-parents ou de voyage dans les semaines qui suivent le festival».

Et pour les personnes de plus de 65 ans sans maladie particulière, qui sont plus vulnérables que les plus jeunes mais toujours écartées de la quatrième dose en Suisse? «À leur place, je porterais le masque, juge Julien Riou. Mais ici aussi c'est à chacun de peser les risques».

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