2024 est décidément une année faste pour la Suisse. La victoire historique de Nemo au Concours Eurovision de la Chanson (ESC) a propulsé notre petit pays sur le devant de la scène. Mais c'est l'an prochain que tous les projecteurs seront braqués sur nous. La question qui brûle désormais les lèvres: quelle ville aura la chance et la responsabilité d'organiser l'Eurovision 2025?
La réponse est déterminante et les enjeux, de taille. Les fans de l'Eurovision afflueront du monde entier et devront se loger, manger, boire et faire la fête pendant plusieurs jours... bref, ça va être le branlebas de combat et notre petite Suisse risque bien d'être secouée. Les villes hôtes doivent soumettre leur candidature à la SSR et à l'Union européenne de radio-télévision (UER). Ces dernières devront décider d'ici septembre où l'édition 2025 aura lieu.
Sur Nemo
À Lausanne, on mise sur... Genève!
Alors que Lausanne a officiellement jeté l'éponge, on vous expliquait lundi pourquoi Genève est LA ville parfaite pour accueillir l'événement de l'année: Palexpo et sa disponibilité (presque) illimitée, sa renommée internationale, son immense aéroport (à l'échelle suisse)... bref, la rédaction lausannoise de Blick en est convaincue: Genève is the one.
Rappelons les principaux critères pour être une bonne candidate: au moins 10'000 chambres d'hôtel dans la région, une bonne desserte aérienne et une salle suffisamment grande et disponible pour six semaines. C'est le temps que prendront la mise en place, les répétitions et le déroulement du Concours. De plus, la ville doit disposer d'une importante scène festive LGBTQ+, car l'Eurovision jouit depuis longtemps d'un statut culte auprès du public queer. C'est tout Genève!
Mais apparemment, la cité de Calvin a de la concurrence. Pour l'organisateur de concerts André Béchir, il est clair qu'«il y a deux salles possibles et une option»: Genève, Zurich – et éventuellement Bâle. L'heureuse élue n'a pas encore été nommée. Mais les fans ont presque déjà envahi la Suisse – bien que la date exacte ne soit pas encore fixée: «Une heure après la victoire de Nemo, certains hôtels suisses affichaient déjà complet pour la période autour du 10 mai 2025», explique Michael Böhler, directeur de l'association hôtelière zurichoise (ZHV).
Sans surprise, nos collèges de la rédaction zurichoise pensent différemment. Ça arrive parfois. La rédac' suisse alémanique de Blick a examiné pour vous les chances de chaque ville candidate sur la base de quatre critères et a attribué des points de la manière la plus objective possible. Pour nos confrères, l'hôte idéale n'est autre que, ô surprise... leur propre ville! Et voici leurs arguments.
Saint-Gall
Depuis le 2 mars 2024, Saint-Gall dispose d'une salle de spectacle flambant neuve sur le site de l'Olma. Celle-ci peut accueillir jusqu'à 12'000 personnes et est bien desservie par les transports publics. Mais la longue distance qui la sépare d'un aéroport et sa capacité hôtelière très modeste la mettent clairement hors catégorie.
Saint-Gall: 2 points
Berne
Le 25 avril 2025, Berne ouvrira une nouvelle salle des fêtes sur le site de Bernexpo. Celle-ci offre de la place pour 9000 spectateurs, de nombreux espaces chill et une grande zone VIP – mais probablement trop tard pour organiser l'Eurovision. En outre, la BEA, le principal événement de l'organisateur de foires Bernexpo, se déroulera en même temps que le show musical mondial.
Le maire de la ville, Alec von Graffenried, réfléchit quand même à une candidature. Mais la capacité hôtelière de Berne est limitée et son aéroport, minuscule. Le directeur de la sécurité bernois Philippe Müller n'a rien arrangé en envoyant un courrier résolument anti-Eurovision. Cela semble donc peine perdue pour la capitale suisse.
Berne: 5 points
Bâle
Bâle devrait envoyer la Halle Saint-Jacques (en allemand: St. Jakobshalle) dans la course. Elle est suffisamment grande pour répondre aux exigences de l'UER, mais présente des inconvénients en termes de charge sur le toit. Celle-ci sera décisive pour pouvoir suspendre tout l'équipement technique pour l'éclairage, le son et le show télévisé. Bâle marque des points grâce à sa situation cosmopolite dans le triangle des trois pays et à son expérience des grands événements. La capacité hôtelière et la culture de la fête requises présentent toutefois des lacunes.
Bâle: 7 points
Genève
Elle ne s'en cache pas: Genève veut organiser l'Eurovision. Le directeur de Palexpo Claude Membrez l'a confirmé à Blick: «Nous avons répondu positivement au questionnaire de la SSR sur les possibilités de mise en œuvre d'une candidature à l'ESC, avec la bénédiction de la ville et du canton de Genève.» Son atout majeur: Palexpo, qui peut accueillir près de 15'000 spectateurs sur 32'000 mètres carrés et mettre à disposition trois centres de congrès attenants. L'inconvénient? Il faudrait d'abord installer les tribunes pour les spectateurs dans l'immense halle, installation qui a un certain coût. La capacité hôtelière de 11'000 chambres à Genève et la proximité de l'aéroport sont également des arguments en faveur de la ville du bout du Léman.
Genève: 10 points
Zurich
Zurich semble rassembler tous les critères: le Hallenstadion, la salle de concert la plus connue du pays, le centre d'exposition adjacent, beaucoup d'espace pour les répétitions, les médias et l'entourage des artistes. A cela s'ajoutent encore le plus grand aéroport, la plus grande capacité d'accueil avec 18'373 chambres rien que dans le canton, et la scène LGBTQ+ la plus importante et la plus colorée de Suisse. «En plus de cela, Zurich a plus d'expérience dans le domaine de la gestion de la foule», explique Michel Loris-Melikoff, CEO du Palais des Congrès et ancien organisateur de la Street-Parade. La ville s'y connaît parfaitement en matière de grands événements. Et ça, on ne peut pas le lui enlever.
Zurich: 12 points