Zurich et son Hallenstadion se profilent en favoris pour l'organisation de la prochaine édition de l'Eurovision. Mais qu'en est-il de Genève? Le centre Palexpo a été le premier à déposer sa candidature ce dimanche 13 mai, le lendemain déjà de la victoire de Nemo qui ramenait le concours dans le pays qui l'a accueilli pour la première fois — en 1956 à Lugano.
D'autres villes comme Berne, Lausanne ou encore Bâle ont été citées. Blick a réuni pour vous les cinq raisons qui font que la Genève internationale est la candidate idéale, loin devant la capitale économique peuplée de banquiers alémaniques.
Palexpo est mobilisable à long terme
Six à huit semaines! Voici l'estimation faite par le directeur du Hallenstadion du temps pendant lequel son aréna aux 12'000 sièges devra être réservée à l'organisation de l'Eurovision. Du côté du directeur de la SSR Gilles Marchand, on parle de 45 jours, soit «une disponibilité longue et grande pour accueillir cet ensemble d'événements».
Deux mois, donc, durant lesquels il s'annonce difficile d'organiser des concerts dans la salle zurichoise. Le centre de convention Palexpo Genève n'aura pas ce problème, lui qui a l'habitude d'organiser des événements longue durée. Les salons de l'Auto, du livre, des inventions ou encore Watches and Wonder: tout y passe. Sur des événements uniques, le Centre international d'expositions et de congrès de Genève a montré patte blanche en accueillant une date du groupe Metallica devant 20'000 personnes en 2018, un record pour un concert en intérieur.
L'Eurovision est genevoise
Ce retour en Suisse pour l'Eurovision est un retour au bercail. Et ce serait d'autant plus le cas si Genève remportait la mise. En effet, c'est dans la ville du bout du Léman — au Grand-Saconnex plus précisément — que se trouve le siège de l'Union européenne de radio-télévision (UER), qui organise le concours Eurovision de la chanson.
D'abord nommée Union internationale de radiophonie (UIR), le prédécesseur de l'UER, est née à Genève en 1925. C'est d'ailleurs un Romand, le Vaudois Marcel Bezençon, pionnier de la radiodiffusion musicale et ancien directeur de Radio-Lausanne et de la SSR, qui est à l'origine de cette organisation internationale et de l'idée même de l'Eurovision. Bref, il est temps de ramener la coupe à la maison, sur les bords du Léman.
Genève est la seule ville internationale de Suisse
Quelle est la ville qui accueille le plus d'organisations internationales au monde? Genève, évidemment. Oui, Genève est (seulement) la deuxième ville la plus peuplée derrière Zurich. Et la deuxième place financière de Suisse... derrière Zurich.
Mais le siège européen des Nations Unies (ONU), le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), l'Organisation mondiale du commerce (OMC), l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'Organisation internationale du travail ont toutes choisi de s'établir dans la cité de Calvin. Au total, 39 organisations internationales et 431 organisations non gouvernementales (ONG) ont leur siège au bout du Léman. En bref, Genève est internationale — et pas seulement pour ses banques — et ouverte sur le monde... et sur l'Europe.
L'aéroport est à 5 minutes de marche de Palexpo
Vous avez déjà essayé de rejoindre Palexpo depuis l'aéroport? Trop fastoche. Imaginez maintenant le nombre de participants, de spectateurs et de journalistes qui afflueront depuis l'Europe entière lors du concours en 2025. Certains viendront même d'un peu plus loin, comme l'Australie... ou Israël.
À Zurich, comptez 1h20 de marche pour rallier le Hallenstadion depuis l'Aéroport international. Ou 15 à 20 minutes de transports en commun. Même si c'est déjà pas mal, difficile de battre le couple Cointrin-Palexpo sur ce terrain-là.
Les Alémaniques adorent Genève
Qui aime vraiment Zurich, à part les Zurichois eux-même? Genève, par contre, est très appréciée des touristes alémaniques. En 2023, les Suisses étaient la première nationalité représentée parmi les visiteurs. Cette année post-pandémie était par ailleurs record pour l'hôtellerie genevoise. De quoi souligner le rayonnement actuel de la ville au jet d'eau.
27% des touristes étaient établis un peu partout en Suisse, en particulier outre-Sarine. Dans la «Tribune de Genève», le directeur de Genève Tourisme Adrien Genier s'en faisait l'écho en août 2023: «Les Suisses alémaniques ont découvert notre ville grâce au bouche-à-oreille, mais aussi parce que nous avons lancé une opération de séduction en 2019, à l’aide d’une agence de communication zurichoise.»
Genève a de quoi séduire dans et au-delà de ses frontières. Et les Alémaniques friands d'Eurovision comme de Suisse romande pourraient bien vouloir venir faire un tour de ce côté-ci de la Sarine pour soutenir leurs chanteurs préférés et s'encanailler aux Pâquis.