Depuis une semaine, une affaire fait grand bruit dans les médias. Plusieurs personnes sont sorties du silence pour évoquer, pour la première fois, des cas de châtiments corporels, d'abus et même d'un viol dissimulé dans une école privée chrétienne de Kaltbrunn.
Au cœur de l'affaire: la famille Läderach, à la tête d'un empire dans l'industrie du chocolat. Et surtout, l'héritier, Jürg Läderach. Ce dernier aurait lui-même châtié des enfants à coups de poing, selon une victime. Après la publication d'un reportage assassin, de nombreux médias suisses, y compris Blick, ont tenté de s'entretenir avec Jürg Läderach. En vain.
Mais celui-ci a récemment rompu son silence. Dans le magazine chrétien «Idea», il s'est dit «bouleversé par la souffrance infligée aux victimes». Il a «trop longtemps laissé les personnes concernées seules. C'était une erreur», a déclaré Jürg Läderach dans l'interview.
Celui-ci avoue regretter ce qu'il s'est passé et demande pardon aux victimes. Toutefois, Jürg Läderach martèle: il n'a «jamais frappé ou maltraité de quelques manières que ce soit des enfants ou des adolescents à Kaltbrunn». Ce qu'il avait déjà formellement démenti sur la SRF.
Une enquête indépendante avait déjà révélé les faits en 2021. Toutes les personnes concernées avaient alors témoigné de manière anonyme, ce qu'avait d'ailleurs approuvé Jürg Läderach. «Mais je maintiens que je n'ai jamais frappé ou maltraité d'enfants ou d'adolescents», avait-il insisté.
Plainte déposée
Dans le documentaire de la SRF, presque toutes les victimes soutiennent pourtant qu'il a régulièrement battu des enfants à coups de poing.
Jürg Läderach a déposé donc une plainte pénale contre les personnes qui l'accusent. L'homme précise cependant qu'il ne s'agit pas pour lui de les punir, mais plutôt de clarifier la situation. «Je veux qu'une instance indépendante, comme un procureur, clarifie les reproches qui me sont faits.» Cette situation serait un fardeau pour lui et sa famille, mais aussi pour les collaborateurs.
«Il est important de savoir ce qu'il s'est passé si l'on veut repartir à zéro, déclare Jürg Läderach. Et de conclure: Nous avons tous appris de nos erreurs. Et c'est pour cette raison que je ne peux que demander pardon.»