Au sein du défilé de la Fête fédérale de lutte suisse et des jeux alpestres (ESAF) à Pratteln (BL), un groupe folklorique russe a provoqué un tollé vendredi. La raison d’autant d’émoi? L’une des femmes de la bande portait un «Z» cousu sur son son costume, une lettre utilisée par l’armée russe depuis le début de la guerre en Ukraine en février et devenue symbole de l’offensive. Le message que le public et la scène médiatique y ont vu: la Russie soutient la guerre de Vladimir Poutine.
Interrogés par Blick, certains festivaliers se sont montrés choqués. L’ambassadeur ukrainien, invité à l’événement, a même fini par annuler sa visite. Le groupe folklorique à l’origine de la polémique fait partie de l’association Russkij Basel. Cette dernière existe depuis 2007 et veut «faire participer les nouvelles générations à la pratique de la langue, à la culture et aux traditions de la Russie».
Jusqu’à maintenant, aucun des responsables de l’association n’avait voulu s’exprimer sur l’incident. Dans la «Basler Zeitung», sa présidente, Navaretta Zarema, rompt le silence et parle d’un «malentendu»
«Nous sommes politiquement neutres»
La femme concernée n’a pas voulu exhiber le symbole de la guerre, assure Navaretta Zarema. Il s’agit plutôt de la première lettre de son nom. La femme arbore la lettre «Z» depuis longtemps sur son costume traditionnel, elle vit depuis 40 ans en Suisse. «Nous sommes politiquement neutres, sans religion et nous sommes pour la paix», énumère la présidente de l’association. Il y a aussi des Ukrainiens au sein de l’association. Navaretta Zarema ne précise toutefois pas le nom complet de la femme concernée.
L’association est connue à Bâle. D’après la «Basler Zeitung», l’association enseigne le russe dans les écoles suisses. En collaboration avec les autorités éducatives des deux Bâle, les élèves peuvent suivre des cours de langue et de culture russes pour 400 francs par semestre. Le quotidien alémanique précise que 31 enfants sont inscrits à ces cours.
L’ESAF consternée
L’autorisation d’enseigner suppose que les prestataires soient neutres sur le plan confessionnel et politique, explique le Département bâlois de l’éducation. On ne sait pas si l’incident aura d’autres conséquences pour l’association après le scandale des costumes traditionnels de vendredi dernier. Le Département de l’éducation bâlois indique qu’il va «discuter de l’incident avec l’association».
Peu après l’incident, l’ESAF s’est montrée consternée. «Nous regrettons beaucoup cette situation», avait affirmé Marion Tarrach, responsable de la communication de l’ESAF, à Blick. Nous ne connaissons pas encore tous les détails. Mais en principe, la manifestation est une plateforme pour le sport, la culture et la convivialité «et non une scène pour des déclarations politiques».
Nul ne sait encore si l’incident aura des répercussions du côté de l’ESAF.