La triple endémie plane
Le masque est utile, mais le port obligatoire ne l'est pas, selon les experts

L'année dernière, il existait une obligation de porter un masque dans les lieux très fréquentés. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas alors que sévissent le Covid, la grippe et le virus respiratoire syncytial, cause de bronchiolite chez les enfants. Est-ce une erreur?
Publié: 09.12.2022 à 13:02 heures
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Dernière mise à jour: 09.12.2022 à 13:03 heures
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Une image d'antan: des personnes portent un masque à l'extérieur.
Photo: keystone-sda.ch
Johannes Hillig

Il a fait partie de notre quotidien pendant presque deux ans. Aujourd'hui, plus personne ou presque ne porte de masque. Pourquoi le ferait-on, après tout, alors que le coronavirus semble ne plus être un sujet d'actualité? Même si, en Allemagne, le masque est encore obligatoire dans les transports publics, notre voisin veut supprimer prochainement cette mesure.

Pourtant, c'est justement maintenant que nous devrions reprendre le masque, conseillent les experts. C'est le cas de Lothar Wieler, président de l'Institut Robert Koch (RKI). Son appel est clair: porter un masque permet de se protéger et de protéger les autres. Le président du RKI part du principe que davantage de personnes seront à nouveau contaminées cet hiver. La pandémie n'est pas encore terminée.

De plus, d'autres maladies viennent s'ajouter à l'équation. La grippe et le virus respiratoire syncytial (VRS), à l'origine des nombreux cas de bronchiolite chez les enfants, sévissent actuellement en Suisse. En raison du VRS, les hôpitaux et les cabinets de pédiatrie sont à bout de souffle. Avec les mesures prévues pour endiguer la pandémie de coronavirus, une telle vague n'aurait pas eu lieu.

Le masque est important, mais une obligation ne suffit pas

Coronavirus, grippe, VRS. Les experts parlent d'une «triple endémie». C'est précisément pour cette raison que Rochelle Walensky, directrice des autorités sanitaires américaines, a demandé en début de semaine à la population de porter à nouveau un masque. Les experts suisses s'accordent également: le masque est utile.

Mais il n'y aurait pour l'heure pas de raison d'en rendre le port obligatoire. «Une obligation générale de porter un masque, par exemple dans les transports publics, serait à nouveau nécessaire si l'on devait craindre une grave surcharge des services de santé», explique Thomas Steffen, ancien médecin cantonal bâlois, à Blick. Ce n'est pas la configuration actuelle. Cette semaine, l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) a annoncé 397 nouvelles hospitalisations. À titre de comparaison, l'année dernière à la même époque, on en comptait près de 900.

Pour stopper une nouvelle vague de coronavirus, la seule obligation de porter un masque ne suffirait de toute façon pas. Il faudrait relancer aussi d'autres mesures. Comme par exemple l'obligation de travailler à domicile en cas de symptômes.

L'OFSP recommande le masque

La pandémie semble «déjà tombée dans l'oubli, si l'on écoute justement ce qui se passe dans le tram, le bus et le train. Nous avons tous tendance à retomber rapidement dans les 'vieilles habitudes'», souligne Thomas Steffen. Certaines mesures pourraient déjà être appliquées: les personnes malades devraient rester à la maison.

Selon l'ancien médecin cantonal bâlois, il est judicieux de remettre un masque lorsqu'on prend le tram ou le bus, mais aussi en faisant ses courses, etc... Bref, partout où de nombreuses personnes se rassemblent. Les règles d'hygiène, comme se laver les mains et garder ses distances, restent aussi importantes pour se protéger et protéger les autres.

C'est également ce que recommande l'OFSP. «Les mêmes conseils de comportement s'appliquent en principe à toutes les infections respiratoires: une bonne hygiène des mains, une aération régulière, le cas échéant le port de masques dans les lieux très fréquentés», explique à Blick le porte-parole Simon Ming. Dans la situation actuelle, les cantons sont compétents pour ordonner des mesures, rappelle-t-il.


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