La lieutenant-colonelle Christine Hug
La première femme trans haut placée dans l'armée est décédée dans un accident

Elle a été la première femme trans à commander le bataillon de chars 12, qui comprend 70 chars et près de 1000 soldats et soldates. La lieutenant-colonelle Christine Hug est décédée dans un accident.
Publié: 12.07.2023 à 14:59 heures
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Dernière mise à jour: 15.07.2023 à 10:36 heures
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Christine Hug, première femme trans de l'armée suisse, est décédée.
Photo: Magali Girardin
Sophie Reinhardt, Jessica Chautems

Christine Hug a été la première membre de haut rang de l’armée suisse à révéler être une femme trans. Elle est décédée lundi dans un tragique accident, confirme sa famille à Blick. L’officière assumait ouvertement sa transidentité. Elle parlait régulièrement de son parcours dans les médias.

Assignée garçon à sa naissance, Christine Hug, alors connue sous le nom de Christian, a grandi dans la périphérie de Zurich. Déjà enfant, elle remarque qu’elle n’a «rien en commun avec les garçons», témoignait-elle dans «L’Illustré» en 2019.

A 20 ans, Christine Hug s’engage dans l’armée, devient officière et étudie l’histoire militaire. Ce milieu l’a toujours attirée, elle décide donc d’en faire sa carrière. Elle gravit les échelons jusqu’au grade de lieutenant-colonel à l’état-major général. «Le genre n’a jamais été un problème pour moi dans l’armée. On est en uniforme et on se concentre sur une tâche, c’est presque asexué», racontait à la «NZZ» Christine Hug au sujet de son temps passé dans l’armée avant sa transition.

Même Viola Amherd a été informée de sa transition

En 2016, Christine Hug révèle à son épouse ce qu’elle ressent. Longtemps, cela restera un secret, avant que le couple ne décide d’en parler en 2019. Christine Hug informe alors ses supérieurs à l’armée qu’elle souhaite désormais être appelée Christine. Le brigadier aurait réagi sobrement à la nouvelle. Néanmoins, le chef de l’armée et même la conseillère fédérale Viola Amherd auraient été informés de la situation.

Lors d’un cours de répétition à Thoune (BE), Christine Hug s’est présentée devant près de 800 membres de l’armée et fait son coming out: «Ceux qui me connaissent depuis longtemps me connaissent sous un autre nom. Cette année, j’ai décidé de ne plus poursuivre ma vie sous le nom de Christian, mais de Christine.» Le bataillon de chars 12, la plus ancienne formation de chars de l’armée suisse encore en activité, est ainsi passé sous le commandement d’une femme. Elle n’a jamais regretté sa décision, racontait-elle plus tard.

De la publicité pour les femmes dans l’armée

Christine Hug a, par la suite, participé au programme de promotion des femmes dans l’armée. Elle s’est également adressée à des entreprises sur le thème de la diversité. Même si Christine Hug était une pionnière trans dans l’armée suisse, elle ne voulait pas être considérée comme une icône LGBT, la communauté étant trop exubérante pour elle. Elle était aussi célébrée pour son ouverture d’esprit.

Elle laisse derrière elle une épouse et une fille.

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