Katharina Prelicz-Huber a vécu des jours stressants. Elle et ses camarades des Vert-e-s n'ont eu que trois jours pour déposer un recours contre la votation de l'AVS. Et ce, après que l'on a appris mardi que la Confédération s'était trompée de plusieurs dizaines de milliards dans ses prévisions pour l'AVS.
La conseillère nationale des Vert-e-s souhaite obtenir l'annulation de la décision populaire de relever l'âge de la retraite des femmes. «C'était un stress extrême, le délai était très court», explique-t-elle à Blick.
«Des milliers de femmes directement concernées»
«Nous ne pouvons pas accepter une votation si les chiffres sont si faux», déclare la conseillère nationale. Selon elle, elles ne sont pas mauvaises perdantes. «Les femmes ont clairement rejeté l'âge de la retraite plus élevé mais étaient en minorité par rapport aux hommes. Des milliers de femmes sont aujourd'hui directement affectées.» Ce ne sont pas seulement les femmes politiques qui se plaignent, mais aussi les particuliers qui sont proches de l'âge de la retraite.
Les Vert-e-s ne sont pas les seuls à effectuer cette requête. Les femmes socialistes (PS) ont également déposé une plainte. Les deux documents ont pu être consultés par Blick.
Mais que se passera-t-il si le Tribunal fédéral donne raison aux plaignantes? Actuellement, la réforme est déjà en vigueur, l'âge de la retraite des femmes passera à 65 ans en plusieurs étapes à partir de cette année. Les femmes nées en 1961 devront travailler trois mois de plus à partir de 2025 avant de pouvoir prendre leur retraite. En outre, la TVA a déjà été augmentée. Ce que les Vert-e-s contestent également pour des raisons juridiques.
«Si le Tribunal fédéral nous donne raison, ceux qui travaillent déjà plus longtemps devraient recevoir une part plus importante de leur retraite», propose Katharina Prelicz-Huber. «Les nouveaux chiffres montrent que nous pouvons nous le permettre.» A l'heure actuelle, aucune femme n'est cependant encore concernée.
«Les changements importants ne commenceront que l'année prochaine»
Pour le conseiller aux Etats socialiste Baptiste Hurni, qui a rédigé le recours des Femmes socialistes, il est clair que l'argument de la sécurité juridique ne tient pas. «Jusqu'à présent, seules quelques personnes sont directement concernées par la réforme, les changements importants ne commenceront que l'année prochaine.» D'ici là, le Tribunal fédéral pourrait déjà avoir pris sa décision, estime-t-il.
A présent, seuls les cantons, auprès desquels les recours doivent être déposés, ont dix jours pour les évaluer. Ensuite, un recours au Tribunal fédéral est possible. «Nous voulons porter le recours devant la Cour suprême d'ici fin août. Celle-ci aura alors encore quatre mois pour statuer. Cela suffit largement, car juridiquement, aucune nouvelle question ne se pose.»