Fin de la conférence, ce qu'il faut retenir
Après une heure de conférence de presse, voici les principaux points à retenir:
- Selon le patron d'UBS Sergio Ermotti, l'intégration complète de Credit Suisse est la meilleure solution pour l'économie suisse.
- En Suisse, 3000 emplois vont être supprimés, dont les trois quarts à Zurich, où se trouvent les sièges des deux banques. Une partie des collaborateurs partira à la retraite ou sera éliminée par fluctuation naturelle.
- Sergio Ermotti estime que les parts de marché de la nouvelle banque géante ne posent pas de problème.
- La nouvelle UBS veut conserver ses parts de marché en Suisse. Les activités de Credit Suisse en Suisse doivent donc être intégrées avec le plus de succès possible.
Ainsi s'achève cette conférence de presse de l'UBS qui faisait suite à la grosse annonce du jour: Credit Suisse va disparaître d'ici 2025 et progressivement être intégrée à la nouvelle grande banque UBS. Merci de l'avoir suivie avec Blick et bon après-midi à toutes et tous.
«Nous voulons être les meilleurs, pas les plus grands»
Le CEO commence à s'impatienter et ne souhaite plus répondre qu'à quelques questions. Puis il conclut la conférence de presse par un objectif clair: «Nous voulons être les meilleurs, pas les plus grands.»
Le rachat de Credit Suisse est-il aussi payant pour Sergio Ermotti?
Les grandes banques font régulièrement parler d'elles en raison des salaires mirobolants des hauts responsables. Sergio Ermotti est désormais à la tête d'une banque nettement plus grande qu'avant le rachat de Credit Suisse. Les salaire seront-ils ainsi nettement plus élevés au sein de la direction en 2023?
«Pour la compensation, c'est le bénéfice et l'atteinte des objectifs qui sont déterminants. Ce serait bien que je reçoive mon salaire basé sur 29 milliards de bénéfices, si seulement ceux-ci étaient aussi élevés», tente avec ironie Sergio Ermotti.
Son prédécesseur Ralph Hamers avait empoché 12,6 millions de francs pour l'exercice 2022. Il est difficile d'imaginer que le salaire de Sergio Ermotti sera moins élevé cette année.
«La loyauté des clients est importante»
Habituellement, il faut six à douze mois pour que les clients qui quittent une banque avec leur conseiller retirent également leurs fonds. De nombreux conseillers à la clientèle ont quitté Credit Suisse. Cet effet se fera-t-il donc sentir encore plus tard? «Statistiquement, les clients qui quittent une grande banque n'emportent qu'environ 10 à 20% de leur fortune», répond Sergio Ermotti. De plus, il arrive souvent que les clients reviennent. Ainsi, l'UBS a perdu environ 200 milliards de francs d'actifs pendant la crise financière. En l'espace de trois ans, des fonds du même ordre de grandeur sont revenus.
«La loyauté des clients envers une banque est importante. Si de bonnes personnes partent, il y a suffisamment d'autres bons collaborateurs qui peuvent prendre le relais», explique le CEO.
«La confiance des clients ne peut pas être achetée»
Après le sauvetage d'urgence de Credit Suisse, les politiques ont remis sur la table l'idée d'une réglementation plus stricte pour les grandes banques. Que se passerait-il si de telles mesures étaient effectivement mises en œuvre? «Nous sommes soumis aux réglementations. Si la politique change les règles, nous devons nous adapter», répond Sergio Ermotti. La seule chose à faire est «d'expliquer aux gens ce qui s'est exactement passé».
Selon lui, l'échec de Credit Suisse est dû à l'absence de modèle économique. «Il n'y a pas de capital ou de liquidités qui puissent acheter la confiance des clients», affirme-t-il. Si l'on regarde le principe du too big to fail, Credit Suisse avait le droit d'échouer. «Dans le secteur bancaire, c'est la confiance qui compte. Si on la perd, cela devient très, très dangereux», ajoute le CEO.
Mais Sergio Ermotti n'accepterait pas une réglementation plus stricte sans se battre. «Si un tel scénario se produit, nous devons alors voir ce que nous pouvons faire.»
«Rendre la Suisse fière»
Sergio Ermotti s'investit d'une mission et veut «rendre la Suisse fière», s'estimant toutefois «conscient de l'ampleur de la tâche».
Les postes principalement supprimés à Zurich
Au niveau mondial, l'UBS ne communique pas de chiffres sur les suppressions d'emplois. Il en va autrement en Suisse: «Nous avons une responsabilité sur le marché national. Nous sommes un gros employeur, également par rapport à la population. Nous voulons mettre fin à toutes les spéculations sur le marché national», explique Sergio Ermotti.
Mais les suppressions d'emplois doivent aussi se faire par le biais de départs naturels et de retraites anticipées. Sur les 8000 personnes qui ont déjà quitté Credit Suisse, la moitié venait des Etats-Unis et d'Asie. En ce qui concerne les suppressions de postes en Suisse, le CEO déclare: «Environ trois quarts des postes seront supprimés à Zurich, où se trouvent les sièges d'UBS et de Credit Suisse.»
Ermotti conseille aux critiques de prendre des cours
Le prix d'achat de Credit Suisse de 3 milliards de francs suisses est un grand sujet de discussion depuis des mois. Un reproche revient souvent sur la table: le prix de la transaction est beaucoup trop bas. «Les personnes qui prétendent cela feraient mieux de suivre d'abord un cours de finance», assène Sergio Ermotti.
Dans ce contexte, le CEO d'UBS souligne également que le bénéfice déclaré au deuxième trimestre est mal interprété. «Si les actionnaires pensaient que la banque avait effectivement réalisé 29 milliards de bénéfices, notre action crèverait le plafond», déclare-t-il. Selon lui, le goodwill négatif, aussi appelé écart d'acquisition, n'est pas synonyme de bénéfice. «Les gens doivent connaître la différence entre le goodwill négatif et le bénéfice.» Ce bénéfice comptable servira à financer la restructuration et l'intégration de Credit Suisse.
«Nous voulons conserver nos parts de marché en Suisse»
Sergio Ermotti souligne que les activités de Credit Suisse en Suisse ne sont plus ce qu'elles étaient il y a deux ou trois ans. Il s'agit maintenant d'intégrer cette activité avec le plus de succès possible. «Notre engagement va à la Suisse et à nos clients. Nous sommes prêts à poursuivre les activités existantes. Nous avons les capacités nécessaires. Et nous voulons conserver nos parts de marché.»
Interdiction de filmer
Après le discours d'ouverture du patron de l'UBS Sergio Ermotti, les journalistes ont pour consigne de ne plus filmer ni enregistrer. La conférence de presse se poursuit toutefois. Blick reste à l'écoute.