Vous l’attendiez cette polémique du jour? La voilà servie sur un plateau.
D’un côté, Thibault Schaller, conseiller communal UDC (législatif) de la Ville de Lausanne, passé à Géopolis — bâtiment de l’Université de Lausanne (UNIL) occupé par des manifestants pro-palestiniens depuis jeudi dernier — «juste pour voir». De l’autre, Olivier Fillieule, un professeur soutenant les revendications des étudiants. Et au centre, quelques manifestants scandant à l’adresse de Thibault Schaller: «Dehors le facho!»
Le nœud de l’intrigue? Une photographie prise par l’ami de Thibault Schaller durant le discours d’une oratrice à Géopolis. «Elle s’est tournée vers nous pour nous indiquer que les médias n’avaient pas l’autorisation de prendre des images. J’ai répondu que je n’étais pas journaliste», relate, par téléphone, celui qui est aussi étudiant en lettres à l’UNIL.
«Dehors le facho»
Des personnes présentes dans le bâtiment le reconnaissent et le prient de dégager en le traitant de «facho». «J’ai répondu par un salut à trois doigts, par défi à cette foule hostile et pour marquer le début d'une résistance à l'occupation», explique-t-il.
Un groupe de cinq à six individus les abordent. Parmi eux, le professeur de sociologie politique Olivier Fillieule: «Il m’a demandé si j’étais étudiant, j’ai répondu que oui. Il a exigé de voir ma carte d’étudiant. Il a ajouté que si je continuais à faire un scandale, il me mettrait 'son poing dans la gueule.'»
Le sociologue confirme avoir échangé avec Thibault Schaller pour éviter que les étudiants n’en viennent aux mains. «Mais je ne lui ai pas demandé de quitter le bâtiment. Étudiant au même titre que tous les autres, il est chez lui à l’UNIL. En revanche, je l’ai invité à ne pas chercher à provoquer les protestataires. Et lui ai demandé de cesser de filmer quand cela était refusé par les protestataires en assemblée générale.»
A-t-il menacé physiquement l’élu UDC? «J’ai 60 ans, je ne fais jamais de sport. La personne en face de moi faisait près de 2 mètres de haut. Cela vous donne une suffisante indication, me semble-t-il», déclare-t-il avant d’appeler au calme. «Je ne veux stigmatiser personne de notre communauté universitaire. Il conclut: «Je souhaiterais que l’on puisse revenir à une atmosphère sereine propice au travail intellectuel.»