Lui, il n'avait vraiment pas envie de se laisser faire. Un étudiant en Master en génie civil à l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), recalé de la formation en fin de parcours, est monté jusqu'au Tribunal administratif fédéral (TAF) pour pouvoir repasser un oral. Les juges viennent de lui donner raison... trois ans plus tard! Des vices de formes ont été pointés du doigt, écrit «20 minutes».
À l'origine, l'étudiant a connu un premier échec. Il admet au quotidien ne pas avoir assez travaillé. Mais l'ambiance lors de son deuxième essai l'a laissé sans voix. Le jeune homme ressent une volonté des examinateurs de le voir échouer. Il compare son oral à un interrogatoire de police. Quand la note tombe, elle lui met un coup au moral: le deuxième essai est aussi le dernier. Et il l'a loupé.
L'examinateur n'a pas rendu de résumé
L'étudiant entreprend alors plusieurs démarches et recours, mais les instances de l'Alma mater le déboute. C'est finalement le TAF qui lui donne raison, relevant plusieurs vices de formes dans l'évaluation de l'étudiant. Toujours selon «20 minutes», l'observateur présent le jour de l'examen n'a jamais rédigé de résumé du déroulement de l'épreuve, chose qu'il aurait dû faire. Il n'a pas non plus pris de notes ou signé le rapport de l'examinatrice.
Dans ce dernier manquait un barème d'évaluation. Et finalement, le jeune homme n'a pas eu accès aux logiciels adéquats au début de la préparation de son projet de master. L'EPFL n'est pas contente. Pour elle, les juges du TAF ont fait une interprétation stricte des règlements, qui ne correspondait pas à la pratique. Elle se penche déjà sur les mesures à adopter pour éviter que d'autres étudiants «profitent» du décalage entre pratique et règlements. Notamment, modifier et clarifier ces derniers.
La professeure qui avait fait passer l'oral est, depuis, devenue doyenne. Une décision qui a outré l'étudiant en Master, et motivé à agir. De son côté, elle espère que ce troisième essai lui permettra de réussir.