Une vidéo choquante circule sur les réseaux sociaux depuis le week-end dernier. On y voit un jeune chat noir torturé à mort par deux jeunes. Le chaton reçoit d’abord un coup de pied. Un chien l’attrape brièvement dans sa gueule avant de le lâcher.
Puis l’innocente créature est à nouveau frappée à deux reprises. Outre deux voix d’hommes, on entend également une femme dans la vidéo, que Blick a décidé de ne pas publier en raison de sa brutalité. Dans l’enregistrement, on les entend parler parfois en serbe et parfois en suisse allemand. Surtout, cet acte barbare les fait bien rire.
Nom et photo publiés sur internet
«Stupide chat!», lance un des auteurs. Il donne alors un violent coup de pied à l’animal qui s’envole avant d’atterrir dans l’herbe et de recevoir à nouveau des coups. Vers la fin de la vidéo, l’un des hommes montre le chaton mort à la caméra avant de le jeter dans un champ.
Cette mise à mort brutale a provoqué un tollé. Sur les réseaux sociaux, des utilisateurs en colère ont même publié le nom du complice présumé, ainsi que des photos de lui et de son lieu d’habitation.
La mère dit avoir reconnu la voix
Blick est parvenu à retrouver la mère du complice présumé Elfat T.*, 16 ans. Elle a accepté de témoigner sous couvert d’anonymat, pour éviter des répercussions au travail. Il en ressort que la vidéo n’a pas été filmée en Suisse. «Il est en vacances depuis deux semaines dans son pays d’origine, la Serbie, et au Kosovo», explique Ivana T.*, 38 ans, à la table de la cuisine. «J’ai reconnu sa voix dans la vidéo», confirme-t-elle.
A cela s’ajoute le fait qu’elle a reconnu les baskets colorées de son fils sur les images. Par ailleurs, il a l’habitude de filmer ce qui se passe dans sa vie avec son téléphone portable. Elle ne connaît pas les autres personnes impliquées.
Des internautes en colère se sont présentés chez le père
La mère nuance les accusations: «Il a bien donné un coup de pied au chat, mais il ne l’a pas tué et ne l’a pas jeté.» C’est ce qu’Elfat T. aurait raconté à son frère. Celui-ci est déjà rentré en Suisse, tout comme son père, mais il n’a pas voulu s’exprimer. «Je n’ai moi-même pas encore de nouvelles d’Elfat», confie Ivana T.
«J’ai honte de mon fils. Mais c’est aussi terrible pour moi qu’il soit dénoncé de la sorte sur les réseaux sociaux», poursuit-elle. Elle a peur pour lui, mais aussi pour elle-même. Une centaine de personnes se sont présentées samedi devant la porte du père de l’adolescent, dont elle est séparée, et ont jeté des pierres contre la maison. «C’est pourquoi je n’ouvre pas ma porte à n’importe qui en ce moment», raconte-t-elle.
Elfat T. n’a pas trouvé de place d’apprentissage
«Pour moi, c’est inimaginable qu’Elfat ait pu faire ça, poursuit Ivana T. Il a toujours aimé les animaux.» Mais s’il a en effet donné un coup de pied au chaton, il doit «évidemment» être puni pour cela. Il est possible que son fils reste encore en Serbie. «Il n’a pas trouvé de place d’apprentissage ici.»
Et que fait la police, qui s’est présentée dimanche aussi bien chez le père que chez la mère d’Elfat T.? «Nous avons connaissance du cas, rapporte Daniela Brunner de la police municipale de Zurich. L’enquête est en cours.»
Elfat T. n’a pas répondu aux sollicitations de Blick. Il bénéficie de la présomption d’innocence.
*Les noms ont été modifiés