Un procès de plus au compteur du très controversé islamologue français Tariq Ramadan. Il aurait violé celle que les médias surnomment Brigitte en octobre 2008 dans un hôtel genevois, et va en répondre devant la justice d'ici à l'été 2023. Le Ministère public du bout du lac ayant finalement rédigé un acte d'accusation à son encontre, comme le révèle le Pôle enquête de la RTS.
L'homme est déjà visé par plusieurs procédures pénales pour viol en France. D'où la grande lenteur de l'affaire genevoise: la procédure d'instruction ouverte en 2018 a en effet duré plus de quatre ans. Car le prévenu était en détention provisoire à Paris jusqu'en novembre 2018, puis sous contrôle judiciaire à sa sortie. Il était donc presque impossible de le faire venir en Suisse.
Une procédure à rallonge
C'est finalement à Paris même, le 16 juillet 2020, que Tariq Ramadan est interrogé sur l'affaire la première fois, en présence d'Adrian Holloway, le premier procureur genevois en charge du dossier. Il contestait alors avoir violé Brigitte. En novembre 2020, le prévenu a participé à l'audition de sept témoins, à Genève cette fois.
En avril 2021, ses avocats demandent au Ministère public genevois de classer la procédure: pour eux, le dossier est vide et la plaignante est une affabulatrice, écrit RTS Info. Adrian Holloway n'est pas de cet avis. En mai 2022, Il fait ainsi savoir aux parties qu'il entend renvoyer Tariq Ramadan en jugement pour viol. Aujourd'hui présumé innocent, le prévenu risque ainsi plusieurs années de prison face au Tribunal correctionnel. Son procès devrait avoir lieu ces prochains mois.
Coups et insultes
L'acte d'accusation, que la RTS semble avoir pu consulter, stipule que Tariq Ramadan s'est rendu coupable de viol.
«Dans la nuit du 28 au 29 octobre 2008, Tariq Ramadan a poussé Brigitte sur le lit puis s'est laissé tomber sur sa victime, l'a embrassée de force en dépit de ses protestations, l'a déshabillée alors qu'elle se débattait et essayait de retenir ses habits, puis l'a traitée de 'pute', 'sale chienne' et de 'salope', provoquant chez sa victime un sentiment de peur intense et de paralysie», écrit le premier procureur dans l'acte d'accusation, cité par le média.
Il est également stipulé que le prévenu «a asséné des gifles» à la plaignante, «lui a tiré les cheveux, l'a apostrophée, puis, grâce à ces moyens de contrainte, l'a pénétrée vaginalement tout en continuant à lui asséner des gifles et lui tirer les cheveux pendant l'acte».