L'ancien conseiller aux Etats radical tessinois, procureur et «chasseur de mafieux» Dick Marty n'est plus. L'ex-député du Conseil de l'Europe et membre de la Commission des droits de l'homme de l'OSCE est décédé jeudi à l'âge de 78 ans, a confirmé son parti.
«C'est avec une grande tristesse que nous avons appris le décès de l'ancien conseiller aux Etats Dick Marty», a tweeté le PLR, en exprimant ses condoléances aux proches du défunt.
Dick Marty a représenté le canton du Tessin au Conseil des Etats de 1995 à 2011. Il faisait partie de l'aile gauche libérale de son parti et s'est engagé en faveur de l'initiative sur la responsabilité des multinationales.
Auparavant, il avait déjà été élu conseiller d'État en 1989 et avait dirigé le Département cantonal des finances. Après son élection au Conseil des Etats en 1995, il a renoncé à se présenter une nouvelle fois au gouvernement cantonal.
Sous protection policière
L’ancien conseiller aux Etats tessinois a vécu pendant des mois sous stricte protection policière. En tant que rapporteur spécial du Conseil de l'Europe, Dick Marty a publié un rapport en 2010 sur les crimes de guerre présumés commis par les milices du Kosovo lors de la guerre d'indépendance contre la Serbie. En 2020, ses conclusions ont servi à inculper le président de longue date du Kosovo, Hashim Thaci (55 ans), devant le tribunal spécial du Kosovo à La Haye (Pays-Bas).
Dick Marty a également été président de l'Assemblée Interjurassienne de 2011 jusqu'à sa dissolution fin 2017. Le comité a été formé pour résoudre le conflit au Jura. Dick Marty a également travaillé à temps partiel comme consultant juridique et commercial. Il est resté politiquement actif et a fait campagne pour l'initiative populaire pour des multinationales responsables, qui a été acceptée par le peuple en 2020 mais rejetée de justesse par les cantons.
En avril dernier, Dick Marty a appris qu'il souffrait d'un cancer, comme le rapporte le «Corriere del Ticino» . C'est ainsi qu'il est décédé entouré de ses proches dans sa maison de Fescoggia (TI), après que son état de santé se soit soudainement détérioré ces derniers jours.
Pluie d'hommages
Les hommages après le décès de Dick Marty jeudi ont été appuyés et fournis. «Par son engagement infatigable en faveur des droits de l’homme, Dick Marty a laissé une marque indélébile en Suisse et dans le monde», a ainsi écrit sur X (ex-Twitter) le conseiller fédéral Ignazio Cassis.
Dick Marty était très apprécié et respecté également au-delà de son parti. «C'est avec une profonde tristesse que j'ai appris le décès de Dick Marty», déclare, toujours sur X, le président de la Condédération Alain Berset. «En tant que procureur, conseiller d'Etat, conseiller d'Etat ou parlementaire au Conseil de l'Europe, il s'est battu sans relâche pour une Suisse ouverte, pour la dignité humaine et pour l'Etat de droit.»
Le conseiller national Fabian Molina (PS/ZH) salue de son côté la stature «de grand homme d'Etat» de M. Marty. «Il était un vrai libéral, un Européen courageux», relève-t-il. «Son engagement pour la justice, les droits de l'homme et l'Etat de droit resteront dans les mémoires bien au-delà des frontières suisses.»
Le président du PLR Suisse Thierry Burkart exprime également sa «reconnaissance» pour l'engagement du défunt en faveur des droits de l'homme et de l'Etat de droit.
Le conseiller national neuchâtelois Damien Cottier (PLR) rend hommage à l'«intégrité, à la rigueur et aux valeurs morales» de M. Marty, tandis que la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider (PS) souligne son «étincelante et bienveillante intelligence».
(ATS)
