Libérer des détenus non soignés de leurs troubles psychiatriques? C'est la menace brandie par les tribunaux valaisans dans leur rapport annuel 2023, relayée par la RTS ce lundi 13 mai. La justice du canton alpin alerte depuis dix ans sur un vide criant: Il n'existe aucun établissement fermé en Valais capable de prendre en charge les détenus nécessitant des traitements psychiatriques.
«Un jour, il n'est pas exclu qu'il faille rendre la liberté à des individus dangereux jamais soignés et qui représentent un risque sérieux pour la sécurité de la population», peut-on lire dans le rapport. Devant le nombre en augmentation de condamnés à besoins psychiatriques, le Valais est contraint de se tourner vers d'autres cantons, eux-mêmes en manque de places.
En attendant, la détention préventive est tolérée, mais limitée à huit mois, car illicite au-delà. Mais libérer un détenu en avance coûte cher. Entre 2018 et 2021, le Valais a versé près de 95'000 francs d'indemnités. Début 2023, un individu jugé «non dangereux» a dû être libéré, a confié le Tribunal d'application des peines et des mesures à la RTS.
Des politiciens s'alarment
Trois députés au Grand Conseil s'apprêtent à déposer une interpellation urgente cette semaine, rapporte le média du service public. Ils exigent des réponses sur l'inertie valaisanne et sur le projet, évoqué en 2019, de création d'un centre thérapeutique semi-privé.
«Cela prend du temps», s'est défendu le conseiller d'État Frédéric Favre au micro de la RTS, ce lundi dans «Forum», argumentant dépendre «des budgets que nous avons à disposition, des décisions du Parlement par rapport à des nouvelles constructions».