Les cyber-escroqueries sont de plus en plus courantes. Dernièrement, la police cantonale valaisanne a mis en garde contre ces entourloupes audacieuses, fonctionnant sur un mode de phishing, soit lorsqu’un escroc se fait passer pour un organisme connu.
Et pour cause: de nombreux Valaisannes et Valaisans ont pu recevoir dans leur boîte électronique un courrier pour le moins déroutant. Celui-ci, paré de logos de police (Police.ch, Europol, Police Fédérale, Cybercrimepolice.ch, etc.) et parlant au nom de la Confédération suisse, prétendait que le récepteur du message était coupable de diffusion de contenus pédophiles sur Internet. La solution suggérée par les malfaiteurs: leur envoyer une belle somme d’argent.
Seulement voilà: il semblerait que les personnes habitant en Valais ne soient pas les seules victimes de cette vaste escroquerie. «Cela concerne toute la Suisse», alerte Michael Bolliger, lecteur de Blick.
L’homme gère un service de réparation de d’ordinateurs de type PC à Lucerne et a des clients relativement âgés, qui ont aussi été concernés par la vague de phishing: «Nombre d’entre eux ont paniqué lorsque ces e-mails sont arrivés dans leur boîte de réception.»
La bourse ou la prison
Malgré ses connaissances en ordinateurs, Michael Bolliger est tombé dans l’engrenage vicieux de ces escrocs en ligne. Le spécialiste n’a, certes, pas répondu aux e-mails, mais il les a ouverts.
C’était suffisant pour que les menaces débutent. Car ce que ce lecteur de Blick ne savait probablement pas, c’est que l’ouverture d’un courrier électronique peut être suivie (c’est ainsi que les expéditeurs de newsletters déterminent le taux d’ouverture de leurs e-mails). En lisant le faux message de la Confédération, Michael Bolliger a probablement signalé involontairement aux escrocs qu’ils pouvaient essayer de profiter de lui.
Après quelques heures, le réparateur d’ordinateurs reçoit un nouvel e-mail. On lui demande de choisir entre une peine de prison pouvant aller jusqu’à cinq ans et le paiement de quelques milliers d’euros pour mettre fin à «l’affaire»… Et ainsi préserver sa réputation.
Le courriel, dont l’expéditeur est «Poliz Féderal», est rédigé dans un allemand cru et regorge de fautes. Une demi-heure plus tard, les escrocs font monter la pression. L’homme doit choisir s’il veut payer ou aller en prison: «Vous devez nous donner une réponse dans les heures qui suivent, sinon nous nous verrons dans l’obligation de vous arrêter devant votre famille et vos proches.»
Effacer, ne pas lire!
Pour Michael Bolliger, qui partage son expérience, il s’agit surtout de mettre en garde d’autres personnes de ne surtout pas répondre à de tels e-mails: il faut les effacer immédiatement. C’est également le conseil de la police cantonale valaisanne, qui a été la première à rendre publics les cas actuels.
Le danger de telles attaques: que le chantage financier fonctionne, ou que l’échange de courriels avec les escrocs puisse entraîner le vol de données.
(Adaptation par Nora Foti)