Pourquoi voter pour une 13e rente quand on peut fabriquer sa propre monnaie soi-même? C'est peut-être ce que s'est dit ce retraité thurgovien. Rolf A.*, aujourd'hui âgé de 72 ans, s'est carrément construit une imprimerie dans un garage à Urdorf (ZH). Son but? Il voulait y falsifier plusieurs millions de dollars américains. Le faussaire comparaît aujourd'hui devant le Tribunal pénal fédéral.
Selon les journaux de CH Media, l'homme aurait dû recevoir un montant d'un demi-million de francs suisses pour ces falsifications. Son complice, un Serbe de 48 ans au moment des faits, lui a payé une chambre en colocation à Spreitenbach (AG) et un investissement de départ de 130'000 francs suisses. De plus, il lui a mis à sa disposition deux hommes plus jeunes qui devaient l'aider dans ses tâches d'imprimeurs et qui lui servaient en outre de chauffeur. Les deux acolytes ont déjà été condamnés à une peine pécuniaire avec sursis, selon l'ordonnance pénale.
Des billets presque parfaits
C'est en novembre 2022 que la machination a été découverte. Comme le rapportent les enquêteurs, le Thurgovien aurait fabriqué des billets de 50 dollars presque parfaits. Son habileté particulière rendait certains détails invisibles, aussi bien à l'œil nu qu'avec des scanners UV. Selon l'acte d'accusation, l'accusé a même réussi à falsifier des caractéristiques spéciales comme le fil de sécurité et le filigrane du dollar américain.
Selon le parquet fédéral, les billets ont pu être identifiés comme faux seulement parce qu'un motif du fil de sécurité s'est répété une fois de trop. Les feuilles saisies correspondaient à une valeur de huit millions de dollars américains.
La police l'a attrapé par hasard
Rolf A. avait déjà produit de la fausse monnaie en Thaïlande, où il avait fait de la prison avant d'être gracié par le roi. En Suisse, il s'est à nouveau adonné à sa passion douteuse. Cela a failli marcher, la police étant tombée sur lui par hasard, après avoir rendu une visite de routine au collègue garagiste du faussaire. Celui-ci avait indiqué qu'il exploitait une installation légale de CBD et qu'il devait être contrôlé en conséquence.
Contacté par le «Thurgauer Zeitung», Rolf A. n'a pas souhaité s'exprimer. La présomption d'innocence est de mise. La date du jugement n'est pas encore connue.
* Nom connu