Blick les a sondées
Les entreprises suisses se détournent-elles du télétravail?

Une entreprise zurichoise a récemment mis fin au télétravail. Mais qu'en est-il des autres entreprises suisses? Tournent-elles elles aussi le dos au home office? Blick s'est renseigné auprès de 21 d'entre elles.
Publié: 24.09.2024 à 06:05 heures
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Dernière mise à jour: 24.09.2024 à 10:02 heures
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Milena Kälin et Ulrich Rotzinger
La directrice et membre du Conseil d'administration de Sulzer Suzanne Thoma ne veut plus du télétravail dans son entreprise.
Photo: Keystone

Chez le groupe industriel zurichois Sulzer, basé à Winthertour, le télétravail fait désormais partie de l'histoire ancienne. Suzanne Thoma, à la fois directrice générale et présidente du Conseil d'administration, rappelle ses collaborateurs au bureau, selon les informations que Blick s'est procurées. Sulzer justifie sa décision par le fait que la présence physique et l'échange personnel sur place renforceraient la collaboration, ce qui aurait à son tour une influence positive sur la croissance.

Mais qu'en est-il des autres entreprises suisses? Le retour au bureau va-t-il se démocratiser? Blick a posé la question à 27 grandes entreprises en Suisse, 21 ont répondu. La situation est claire: les entreprises tiennent au home office et veulent le maintenir à l'avenir. Les 21 entreprises proposent toutes le travail à domicile sous une forme ou une autre.

Le groupe industriel ABB, par exemple, mise particulièrement sur le travail à distance. Il est possible de travailler jusqu'à quatre jours par semaine depuis chez soi. «Pour une grande majorité de nos collaborateurs en Suisse, le télétravail fait tout naturellement partie du quotidien», explique un porte-parole. Les collaborateurs l'apprécient beaucoup et attendent que cela soit possible. 

Chez ABB, il est possible de travailler à domicile jusqu'à quatre jours par semaine.
Photo: Keystone

Siemens, qui emploie 6000 personnes en Suisse, prouve également que les groupes industriels continuent de s'accrocher au télétravail: deux à trois jours par semaine sont possibles dans l'entreprise. Il en va de même pour l'entreprise industrielle Georg Fischer.

Deux à trois jours de télétravail sont la norme

Chez Swiss Marketplace Group, dont font partie des plateformes comme Ricardo ou Tutti, 95% des employés travaillent en home office. Ceux-ci peuvent travailler à domicile autant qu'ils le souhaitent, en moyenne trois jours par semaine.

Les employés des CFF peuvent faire du home-office deux jours par semaine, si leur travail le leur permet. Il en va de même pour Google Suisse. En outre, les employés de Google peuvent travailler quatre semaines par an depuis l'endroit de leur choix – que ce soit sur une plage de sable ou dans un chalet de montagne.

Chez Swisscom, les employés doivent être au bureau deux jours par semaine. «Grâce au travail mobile et au home office depuis la Suisse, nos collaborateurs peuvent encore mieux concilier leur vie professionnelle et leur vie privée», explique une porte-parole. C'est un argument que diverses entreprises citent et qui est très apprécié par les collaborateurs.

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«Le travail à domicile correspond à un besoin dans notre société actuelle»
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Chez Helsana, les employés peuvent rester 60% du temps en home office: «Le travail à domicile correspond à un besoin dans notre société actuelle», indique l'assureur. Les collaborateurs de La Mobilière doivent passer 50% de leur temps au bureau, le home-office étant un élément central de la culture de travail. Le réassureur Swiss Re s'en tient également au concept de travail hybride. C'est aussi le cas des conseillers en entreprise EY, où les employés doivent travailler deux à trois jours au bureau ou chez des clients.

Bien vu lors du recrutement

Blick s'est également renseigné auprès de quelques banques: chez Raiffeisen, les employés peuvent travailler jusqu'à 80% en dehors du lieu de travail, ce qui est bien perçu lors du recrutement. À la ZKB, ceux qui travaillent au moins à 50% peuvent rester deux jours par semaine à la maison. Chez Postfinance, le travail à distance basé sur le modèle hybride combine «le meilleur des deux mondes». Le modèle de travail hybride est par ailleurs «très bien» accueilli par les employés d'UBS.

Les détaillants suisses se montrent un peu plus réservés. Coop et Migros soulignent qu'une grande partie de leur personnel ne peut pas travailler à domicile. Néanmoins, tous deux proposent le télétravail. C'est aussi le cas du géant de l'alimentation Nestlé.

La Poste avance des arguments similaires: 12'000 de ses 46'000 employés peuvent en principe travailler à domicile. Les détails sont déterminés en équipe.

Chez Novartis, les collaborateurs du service extérieur ou du laboratoire ne peuvent pas travailler à domicile. Pour tous les autres, la règle est la suivante: ils doivent être au bureau 12 jours par mois. Roche mise également sur la confiance et la responsabilité individuelle. Il est toutefois attendu des employés qu'ils passent la majorité de leur temps de travail sur place.

Schindler descend d'un étage

Le constructeur d'ascenseurs Schindler est la seule entreprise interrogée à avoir réduit le télétravail. Auparavant, les employés pouvaient travailler entièrement à domicile. Depuis mai, il ne s'agit plus que d'un jour par semaine, comme l'écrit le portail d'information nau.ch. La raison invoquée par Schindler est la «solidarité». Le constructeur d'ascenseurs ne s'est pas exprimé auprès de Blick.

À l'étranger, en revanche, la tendance est quelque peu différente. Aussi bien Amazon, SAP que Zoom proposent moins, voire plus du tout, de travail à domicile.

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