Aussi un effet protecteur
Les îlots de chaleur coûtent 180 francs par adulte chaque année

Une récente recherche de l'EPFL évalue les coûts sur la santé des îlots de chaleur à presque 200 francs par adulte et par année. Fait plus étonnant, ce phénomène comporte aussi des effets protecteurs en hiver.
Publié: 23.01.2024 à 18:30 heures
Les îlots de chaleur favorisent les risques respiratoires et cardiovasculaires.
Photo: Shutterstock
Solène Monney

Selon une étude de l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) publiée mardi, les îlots de chaleur en milieu urbain ont des effets néfastes sur la santé. Mais ces zones de fortes températures peuvent également être bénéfiques. En hiver, ils protègent lors de vagues de froid.

Pas de quoi se réjouir pour autant, les coûts pour la santé de ces phénomènes s'élèvent à 192 euros (soit 180 francs) par année et par adulte. L'étude — réalisée sur 85 villes européennes pendant trois ans — est la première à chiffrer concrètement les effets sur la santé humaine. Genève est la seule ville romande analysée. 

Mortel et protecteur

Dans les 85 métropoles, les chercheurs ont estimé les risques liés à la température et les ont traduits en coût pour la santé. Ils ont pris en compte les effets estivaux et hivernaux. À Genève par exemple, l'étude estime que les îlots de chaleur entraînent 4 décès supplémentaires pour 100'000 habitants par année et évitent 3,4 décès liés au froid. 

Les risques encourus durant l'été ne sont pas les mêmes suivant le pays où l'on se trouve. Certaines villes enregistrent même plus de bénéfices que d'effets néfastes face aux îlots de chaleur. C'est par exemple le cas pour Helsinki qui profite de la chaleur lors des saisons froides prolongées. 

Pas une raison pour ne pas agir

Les chercheurs mettent toutefois en garde contre l'inaction des autorités: les chaleurs extrêmes provoquent des «effets extrêmement néfastes en été et ils s'aggraveront à l'avenir». Les îlots de chaleur favorisent par exemple les risques respiratoires et cardiovasculaires. 

«L'objectif est de rendre ces zones moins dangereuses pendant les mois d'été sans compromettre la protection qu'elles peuvent offrir en hiver», explique Gabriele Manoli, un des auteurs de l'étude et professeur assistant à l'EPFL. Les chercheurs espèrent que leur analyse aidera les politiciens à prendre leurs décisions sur les stratégies climatiques et la planification urbaine.

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