Même derrière les barreaux, Fabrice A. continue à sévir. Environ dix ans après avoir assassiné la sociothérapeute Adeline M. dans une forêt à Bellevue (GE), une affaire qui avait secoué l'opinion publique, le violeur multirécidiviste s’est mis à harceler une Genevoise. Et ce, alors même que l’homme purge sa peine de réclusion à vie doublée d’un internement ordinaire à Zoug. C’est ce que révèle la «Tribune de Genève» ce mardi.
Les faits se sont déroulés au printemps 2022. Fabrice A. est à ce moment emprisonné dans un quartier de haute sécurité en isolement cellulaire, souligne le quotidien genevois.
Le droit de passer des coups de fil
Comment a-t-il pu entrer en contact avec sa victime? Tout simplement par les droits qui sont accordés aux détenus en Suisse. Ceux-ci ne sont pas autorisés à utiliser Internet. Mais ils peuvent recevoir des colis, envoyer des lettres, et passer des appels. C’est par ces biais que Fabrice A. a agi.
Celui-ci s’était fait livrer un colis d’un magasin genevois, à l’intérieur duquel se trouvait prospectus avec la photo d’une vendeuse et un bref descriptif de sa vie.
La malheureuse a vraisemblablement plu à Fabrice A., qui a alors appelé une seconde boutique. Le but: demander à son interlocuteur l’adresse d’un fleuriste ainsi que des informations sur la vendeuse qu’il souhaitait «contacter pour lui faire livrer un bouquet». Il aurait réussi à obtenir ce qu'il cherchait en se faisant passer pour un militaire actif à Zoug, qui n’aurait pas de connexion Internet. Son stratagème accompli, le détenu a commencé à harceler la vendeuse par courrier et téléphone.
Il ne sera pas puni
Pendant ce temps, le personnel du magasin auprès duquel Fabrice A. avait initialement passé commande a alerté la police, qui a contacté le Service de l’application des peines et mesures (Sapem).
Résultat des courses: après une enquête menée par le Canton de Genève et une audition de Fabrice A. par le Sapem, le détenu a fait la promesse de ne plus entrer en contact avec la vendeuse. Il ne sera pas puni, et ses contacts avec l’extérieur ne seront pas coupés.
Aucune plainte n’a été déposée. Ni la victime, ni l’avocat du condamné n’ont accepté de répondre aux demandes de la «Tribune de Genève».
L’assassinat d'Adeline M. par Fabrice A. avait suscité une intense émotion en Suisse et au-delà de ses frontières. L’affaire avait également entraîné des excuses officielles et provoqué un durcissement du domaine de l’exécution des sanctions.