Depuis lundi soir, ça swingue sur Twitter. «En cautionnant ces actes comme Mme Klopfenstein Broggini le fait si bien au '19h30', je me réjouis de voir la claque que les Vert-e-s vont prendre cet automne», écrit par exemple un internaute. Un autre — qui semble nier l’origine humaine du réchauffement climatique — la traite de «grosse conne». Quelle bévue a bien pu commettre la conseillère nationale écologiste genevoise?
Invitée sur le plateau du «19h30» de la RTS ce lundi pour discuter des trois golfs vaudois et genevois vandalisés par des activistes climatiques ces derniers jours, Delphine Klopfenstein Broggini n’a pas condamné ces actes, qui visaient, selon leurs auteurs, à dénoncer le gaspillage de l’eau, l’accaparation des terres par les bourgeois et défendre la souveraineté alimentaire.
«Ça reste très pacifique, a-t-elle répondu à Philippe Revaz. L’action est avant tout symbolique. Et ce qu’elle montre surtout, au fond, c’est que le golf fait partie des sports les plus polluants au monde, dont l’entretien demande une quantité d’eau énorme. Ça rappelle à quel point on doit économiser non seulement l’eau, mais aussi notre Terre, et la destiner à d’autres choses, notamment en termes alimentaires.»
La politicienne a en outre estimé que les actions telles que le blocage de l’accès au tunnel du Gothard le Vendredi Saint, «à partir du moment où elles sont pacifiques, ont leur raison d’être», notamment parce qu’elles véhiculent un message important.
La présidente des Vert-e-s Genève a en revanche refusé de dire qu’elle encourageait ce genre d’actions coup de poing. «Non, ce que je veux dire à ces jeunes, c’est d’aller voter, notamment pour le deuxième tour (ndlr: des élections cantonales genevoises), et de manière générale aussi, parce que c’est comme ça qu’on participe au débat», a-t-elle conclu.
Rétropédalage?
Face au tollé provoqué dans les rangs de la droite, notamment du côté de la vice-présidente de l’UDC Suisse Céline Amaudruz, la parlementaire écologiste a clarifié ses propos ce mardi après-midi sur son compte Twitter. «Que ce soit clair et pour préciser ma pensée, je m’oppose à tout acte de vandalisme, écrit-elle. Notre pays a une démocratie aboutie, c’est la voie que j’ai choisie pour faire avancer les idées d’une Suisse plus solidaire et écologique.»
Elle profite du deuxième paragraphe pour appeler à soutenir la loi climat le 18 juin. «Les actions menées par ces activistes, auxquelles je ne souscris pas, relèvent le retard que la Suisse prend chaque jour un peu plus dans sa réponse climatique. Le prochain rendez-vous essentiel est le 18 juin, la votation sur la loi climat, pour réaliser un progrès nécessaire pour protéger équitablement le climat.»
Assez pour éteindre l’incendie? Pas si sûr. Toujours sur Twitter, la section vaudoise du Parti libéral-radical (PLR) a par exemple publié un GIF montrant une girouette, tout en parlant de «rétropédalage».