Après la panne, les politiciens s'en prennent à Swisscom
«On se croirait dans un pays du tiers monde!»

La nuit dernière, les numéros d'urgences étaient inaccessibles dans de nombreux cantons Suisses. Mis en cause, Swisscom est sous pression. Plusieurs politiciens pointent du doigt le groupe de telecoms. Les compétences du CEO Urs Schäppi sont remises en cause.
Publié: 09.07.2021 à 15:13 heures
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Dernière mise à jour: 09.07.2021 à 15:27 heures
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La pression sur le CEO de Swisscom, Urs Schäppi, est de plus en plus forte.
Photo: Keystone
Sermîn Faki

Si vous avez tenté d'appeler la police ou les pompiers au milieu de la nuit de jeudi à vendredi, il y a de fortes chances que personne n'ait répondu à votre appel. Le service de mise en lien avec les urgences, géré par Swisscom, était inaccessible, et ce jusqu'au matin vers 8h. Mieux valait ne pas être cambriolé ou avoir fait tomber une bougie allumée sur votre canapé ce soir-là.

«Il n'y a aucune indulgence à avoir avec cette panne», grogne Martin Candinas, conseiller national grison du Centre. «Ça ne va pas! On se croirait dans un pays du tiers monde.»

La cheffe de file du groupe des Verts, Aline Trede, est elle aussi contrariée. «Il n'est juste pas permis que cela se produise», écrit-elle sur Twitter. Sa collègue du groupe parlementaire Marionna Schlatter exige que Swisscom puisse garantir en tout temps la stabilité du réseau. Elle a déjà présenté une motion à ce sujet l'année dernière.

Un problème qui date

Le scandale est d'autant plus grand qu'il y a exactement un an, le patron de Swisscom, Urs Schäppi, a dû se présenter devant la Commission des transports et des télécommunications (CFST), en raison d'une série de pannes qui avaient déjà affecté les numéros d'urgence.

«Il y a un an, Swisscom avait déjà promis à la commission de prendre des mesures efficaces pour éviter que ces pannes ne se reproduisent», rappelle Jon Pult, conseiller national PS.

A l'époque, Swisscom avait évoqué la mise en place d'une task force pour faire face aux pannes. En outre, deux enquêtes externes ont été commandées. Le fait qu'un autre incident ait eu lieu depuis n'est «pas un bon signe», a déclaré Jon Pult.

«Swisscom avait pourtant promis de prendre des mesures»

Martin Candinas est plus direct: «Swisscom avait promis à la Commission de prendre des mesures efficaces pour améliorer la stabilité d'accès aux numéros d'urgence», dit-il. «Le fait qu'on assiste depuis à une autre panne de ce type est tout simplement embarrassant et n'est pas digne de la Suisse.»

Jon Pult se demande également pourquoi il n'y a pas de solution auxiliaire dans les systèmes pour pallier aux pannes. «L'accessibilité aux numéros d'urgence peut prendre une ou deux minutes au maximum, mais certainement pas plus.» Selon lui, ce service de base de la société de telecoms fait partie du cœur de son mandat.

«Il semble que seuls les numéros d'urgence ne font pas partie du service de base. Il est urgent que cela change», estime Jon Pult.

Retour au service public

Pour lui, il est clair que le problème se situe dans la culture de management de Swisscom, qui préférerait se présenter comme une grande entreprise technologique au lieu de se voir comme une entreprise au service de la population et de l'économie.

«Swisscom doit remettre la notion de service public au centre. Et le faire au plus vite. Si la direction actuelle ne peut pas gérer cela, il en faut une nouvelle.»

Martin Candinas tient à remettre l'église au milieu du village: «Il est temps que Swisscom se réveille». Et d'ajouter: «Notre patience s'amenuise.»

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