L'UDC et le PLR reçoivent officiellement les sous du cow-boy Malboro. Pour leurs campagnes électorales au Conseil national, les deux partis ont reçu chacun un don de 35'000 francs de la part du cigarettier américain Philip Morris. «24 heures» a enquêté sur des informations, pas vraiment gardées secrètes.
En effet, sur les donations de plus de 15'000 francs, le voile de fumée a récemment été remplacé par la transparence. À partir de ce montant, ceux qui visent un siège aux élections fédérales doivent divulguer le nom de leur bienfaiteur.
Liste de grosses donations à dispo
Selon une liste disponible à tous, que vient de mettre en ligne le Contrôle fédéral des finances, Philip Morris International a versé au total 70'000 francs à des partis suisses. Moitié-moitié entre les agrariens (en juin dernier) et les libéraux-radicaux (en août).
En plus de s'activer pour la campagne, les élus sont aussi en pleine révision de la loi sur le tabac. La possibilité d'un conflit d'intérêt n'est pas à l'ordre du jour de Philippe Nantermod (PLR). «Ma position à propos du tabac n’est aucunement influencée par les donations à mon parti, se défend le membre de la Commission dédiée à la santé publique dans les colonnes du quotidien vaudois. Je tiens la ligne libérale qui a toujours été la mienne.»
Les partis de droite auraient sollicité Philip Morris
Le Parti socialiste, lui, refuse les dons provenant d'entreprise et n'a donc rien reçu de la part de Philip Morris. Pas de quoi attrister Pierre-Yves Maillard, lui aussi dans la commission de la santé du Conseil national. Il se montre plus suspicieux: «Pourquoi ces entreprises verseraient-elles ces sommes si elles n’en attendaient pas en retour un impact sur les votes des élus? Si ces dons existent, c’est qu’ils achètent de l’influence.»
Selon le porte-parole de Philip Morris, Julian Pidoux, ce sont l'UDC et le PLR qui ont sollicité ces dons. «De manière générale, ces deux partis œuvrent depuis très longtemps déjà en faveur des bonnes conditions-cadres pour l’économie suisse», a-t-il répondu à «24 heures».