Au moment où les Occidentaux intensifient leurs efforts pour armer l'Ukraine face à Moscou, le ministère russe de la Défense a affirmé que «des hangars avec une grande quantité d'armes et munitions étrangères, livrées aux forces ukrainiennes par les États-Unis et des pays européens, ont été détruits avec des missiles Kalibr tirés depuis la mer sur l'usine d'aluminium de Zaporijjia», dans le sud de l'Ukraine.
Les forces russes bombardent ponts et voies ferrées pour ralentir les livraisons d'armes occidentales à l'Ukraine, avait indiqué mardi un conseiller du ministre de l'Intérieur ukrainien, après la destruction d'une voie stratégique reliant le pays à la Roumanie.
Pour la première fois mardi, une quarantaine de pays s'étaient réunis en Allemagne à l'invitation des Etats-Unis afin de coordonner une accélération des livraisons d'équipements militaires que l'Ukraine réclame pour repousser l'invasion russe.
Avancées dans l'est du pays
L'armée russe a affirmé également avoir mené des frappes aériennes contre 59 cibles ukrainiennes. De son côté, l'armée ukrainienne, fait rare de sa part, a reconnu des avancées dans l'est du pays, dans la région de Kharkiv et dans le Donbass, région industrielle que des séparatistes prorusses contrôlent déjà en partie depuis 2014.
Elle a admis que les Russes avaient pris des localités s'égrenant du nord au sud, à l'ouest de zones déjà sous contrôle des forces russes, laissant penser que Moscou cherche à prendre en étau une large poche encore sous contrôle ukrainien. A Kharkiv même, deuxième ville d'Ukraine, la ligne de front est à moins de 5 km des quartiers nord et est de la ville.
Gazprom a annoncé mercredi avoir suspendu toutes ses livraisons de gaz vers la Bulgarie et la Pologne. Le groupe russe a assuré que ces deux pays n'avaient pas payé en roubles, comme l'exige depuis mars le président russe Vladimir Poutine.
«Chantage au gaz»
Dénonçant un nouveau «chantage au gaz», la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a affirmé que l'Europe s'était préparée à cette éventualité et élaborait «une réponse coordonnée». Varsovie et Sofia assurent pouvoir faire appel à d'autres fournisseurs de gaz.
Ces développements interviennent alors que de nombreuses chancelleries s'inquiètent du risque d'extension du conflit hors d'Ukraine, après une série d'explosions, attribuées par Kiev à Moscou, dans la région séparatiste prorusse de Transdniestrie, en Moldavie.
Mercredi, les autorités de Transniestrie ont affirmé qu'un village frontalier hébergeant un important dépôt de munitions de l'armée russe avait été la cible de tirs en provenance de l'Ukraine.
De son côté, la cheffe de la diplomatie britannique Liz Truss devait appeler mercredi, lors d'un discours à Londres, à «redoubler le soutien» à l'Ukraine et à se préparer à une guerre «sur le long terme» après l'invasion russe. «Armes lourdes, chars, avions - creuser dans nos stocks, accélérer la production, nous devons faire tout ça», devait-elle notamment déclaré.
Après avoir initialement rechigné à fournir des armes offensives à l'Ukraine, les États-Unis, comme la Grande-Bretagne, la France et la République tchèque ont sauté le pas. Même l'Allemagne, particulièrement réticente, a annoncé mardi qu'elle allait autoriser la livraison de chars de type «Guepard».
En coordination avec l'ONU
Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a appelé mardi l'Ukraine et la Russie à travailler en coordination avec l'ONU pour permettre l'ouverture de couloirs humanitaires en Ukraine. Les Nations Unies ont annoncé mercredi sur Twitter qu'à l'issue de la rencontre à Moscou entre Antonio Guterres et le président russe Vladimir Poutine, la partie russe avait accepté «en principe» la participation des Nations unies à l'évacuation des civils de la ville ukrainienne de Marioupol.
Le secrétaire général de l'ONU est désormais attendu à Kiev dans la foulée pour rencontrer notamment le président Volodymyr Zelensky.
(ATS)