«Greta, elle parle trop». L’explorateur au long cours Mike Horn a eu des paroles dures envers la jeune icône de la Grève du climat au micro de la RTS, jeudi soir. Interrogé dans le cadre de l’émission Forum, il déclare sans ambages que «Greta Thunberg n’apporte plus rien» au débat climatique.
Le Sud-africain d’origine et actuel résident de Château-d’Œx estime être quelqu’un «qui aime l’action»: «J’ai les pieds bien ancrés dans la terre, je suis quelqu’un de très connecté à la nature. Je ne suis pas quelqu’un qui aime trop parler».
Et c’est justement ce qu’il reproche à la Suédoise qui est à l’origine du mouvement mondial «Fridays for Future», soit la grève d’élèves du monde entier pour protester contre l’inaction des gouvernements face au réchauffement climatique. Il concède qu’elle a attiré l’attention: «Mais maintenant cela va beaucoup trop loin. Parce qu’il n’y a pas d’action derrière ses paroles. Toujours pointer du doigt en disant: 'les politiciens ne font pas assez, l’industrie ne fait rien, on continue de polluer' et ne rien faire derrière, ce n’est pas une solution».
Motiver la jeunesse à prendre part au changement
Il estime son approche beaucoup plus constructive. De 2009 à 2012, il a entraîné des jeunes à de multiples étapes de son expédition de quatre ans autour du globe, notamment à bord de son bateau à voile «Pangaea». Fidèle à la devise «explorer – apprendre – agir», il espère sensibiliser la jeunesse et la motiver à prendre part au changement.
Ce sera également le cas de son nouveau projet, baptisé «Pangaea X», sorte de concours et d’appel à projets pour favoriser des initiatives de protection les océans. «Moi, je veux proposer des choses aux jeunes, insiste Mike Horn. Si vous avez des choses à dire, voici une plateforme, mettez-y vos projets et je suis là, à côté de vous, pour les réaliser. A travers ces actions, on peut amplifier ces projets partout dans le monde et créer une jeunesse qui fait quelque chose de concret pour notre planète.»
Qui a raison, entre celle qui tance les gouvernements de tous les pays et celui qui en appelle à la mobilisation «concrète»? Difficile de trancher. Surtout en se rappelant que Mike Horn aussi suscite parfois la controverse. Notamment pour sa participation régulière au Dakar, qui a lieu cette année en Arabie saoudite.
Interrogé à ce sujet, l’explorateur admet être lui aussi coupable du réchauffement, mais relativise sa responsabilité: ses explorations se font sans moyens motorisés. En 2020, il en appelait au pragmatisme: «Cela ne sert à rien d’arrêter tout ce qu’on fait. On ne va pas arrêter de voler, de se déplacer mais on peut le faire d’une manière un peu plus durable. On doit faire des changements aujourd’hui pour avoir moins d’impact sur la nature. C’est plutôt ce message-là qu’on doit faire passer».