L'évolution de la situation est actuellement incertaine, a relevé devant la presse mardi Virginie Masserey, cheffe de la section contrôle des infections de l'OFSP. Le nombre de nouvelles infections a augmenté assez rapidement au début juillet, mais la vitesse d'augmentation a ralenti depuis deux semaines.
Malgré tout, la Suisse compte mardi 1059 cas supplémentaires de coronavirus en 24 heures, 53 hospitalisations sans aucun décès. Sur les quatorze derniers jours, le nombre total d'infections est de 10'155, soit 117,47 nouvelles infections pour 100'000 habitants. Un taux de positivité de 7% pour les tests PCR et de 1,4% pour les tests antigéniques.
Léger ralentissement des contaminations
«On voit que les hospitalisations augmentent aussi, mais restent à un niveau bas», poursuit la spécialiste. Elle invoque plusieurs facteurs pour expliquer cette hausse depuis juillet: l'allègement des mesures fin juin, qui a permis des rassemblements et des mouvements de personnes autour des matches de foot de l'Euro par exemple. Le variant Delta plus contagieux s'est aussi imposé en Suisse.
La couverture vaccinale chez les personnes vulnérables est en revanche élevée. «Cet élément joue certainement un rôle dans le bas niveau des hospitalisations par rapport au nombre d'infections et comparé aux vagues précédentes». Autre élément: les infections actuellement surviennent surtout parmi les personnes jeunes.
Le ralentissement de ces deux dernières semaines reste difficile à expliquer, poursuit Virginie Masserey. Elle évoque la saisonalité du virus (le virus étant moins performant en été qu'en hiver), la couverture vaccinale, sans oublier les comportements: «On a pris l'habitude d'adapter nos comportements quand les infections augmentent à nouveau».
Un peu plus d'adultes vaccinés
Le nombre de doses administrées en Suisse a dépassé le cap des 9 millions (9'046'281). Au total, 48,3% de la population est entièrement vaccinée et 54,4% a reçu au moins une dose. Cela signifie que 66% des adultes ont reçu au moins une dose et 59% les deux doses.
Un ralentissement de la vaccination est observé depuis le début de l'été. Seule la population âgée a une couverture de près de 80%. Virgine Masserey rappelle que toutes les personnes qui le souhaitent peuvent se faire vacciner: la Suisse continue de recevoir des vaccins (1,5 million de doses en juillet et autant en août).
«Nous ne voulons pas constituer des stocks, a souligné la médecin. Nous allons réduire les commandes si les vaccinations ne suivent pas pour que d'autres pays puissent en profiter». L'OFSP s'attend toutefois à une reprise de la vaccination à la rentrée.
«Les cantons font des efforts pour renforcer la vaccination et la proposer à proximité de tout le monde», a-t-elle souligné. Avec le variant Delta très contagieux, il est particulièrement important de se faire vacciner avant l'automne.
«On a encore assez de personnes non immunes en Suisse pour craindre une surcharge des hôpitaux. Le virus deviendra certainement endémique comme d'autres virus saisonniers. Le vaccin reste un moyen beaucoup plus sûr de s'immuniser que l'infection. Un risque de complications avec la maladie est de l'ordre de 1'000 fois plus élevé que de souffrir de complications avec le vaccin.»
Les vaccinés peuvent transmettre le Delta
L'efficacité du vaccin face au variant Delta reste bonne, même si elle est un peu diminuée. Par contre la charge virale reste la même avec le variant Delta: le risque de transmission est dans ce cas-là analogue entre une personne vaccinée ou non vaccinée. Ainsi, les personnes vaccinées doivent suivre les mêmes règles que les personnes non vaccinées dans les espaces intérieurs publics (distance et masques). Les personnes vaccinées doivent aussi se faire tester en cas de symptômes et se mettre en isolement si nécessaire.
Quant à la question d'éventuels rappels, elle est encore à l'étude: il n'est pas encore clair quand et à qui cette mesure serait destinée, poursuit Mme Masserey. «Mais en cas de nécessité, on serait prêt.»
A chacun de prendre ses responsabilités et de faire les bons choix, pour soi et la collectivité, a encore souligné la responsable de l'OFSP. La responsabilité des autorités reste de protéger les personnes vulnérables et les enfants, qui ne peuvent pas se faire vacciner. Raison pour laquelle les tests répétitifs sont demandés au personnel soignant comme dans les écoles, pour éviter des flambées et des fermetures de classe.
Virginie Masserey et l'OFSP respectent la liberté de choix face à la vaccination. Ils demandent toutefois que la population fasse son choix en étant bien informée et sans céder aux rumeurs qui courent sur les vaccins.
(ATS)