Régression des droits et crise
Les talibans, au pouvoir depuis un an en Afghanistan

Les talibans ont décrété ce lundi jour férié pour célébrer le premier anniversaire de leur retour au pouvoir en Afghanistan. L'année écoulée a été marquée par une forte régression des droits des femmes et une profonde crise humanitaire.
Publié: 15.08.2022 à 06:29 heures
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Dernière mise à jour: 15.08.2022 à 08:50 heures
Le chef suprême de talibans a ordonné aux Aghanes de porter un voile intégral en public, de préférence la burqa en mai (archives).
Photo: Ebrahim Noroozi

Le 15 août 2021, les fondamentalistes islamistes s'emparaient sans combattre de la capitale Kaboul, au terme d'une offensive éclair menée sur tout le territoire contre des forces gouvernementales en déroute, après le retrait des troupes américaines et de l'OTAN, 20 ans d'intervention militaire dans le pays.

«Nous avons rempli l'obligation du djihad et libéré notre pays», résume Niamatullah Hekmat, un combattant taliban entré à Kaboul ce jour-là, quelques heures seulement après la fuite hors du pays du président déchu Ashraf Ghani.

Le retrait chaotique des forces étrangères s'est poursuivi jusqu'au 31 août, avec des dizaines de milliers de civils en panique se précipitant vers l'unique aéroport de la capitale pour être évacuées hors du pays, sur n'importe quel vol disponible.

Aucune célébration officielle

Excepté ce lundi décrété férié, aucune célébration officielle n'a jusque-là été annoncée pour marquer l'anniversaire, mais la télévision d'Etat a indiqué qu'elle diffuserait des programmes spéciaux, sans autre précision.

Un an après, les combattants talibans expriment leur joie de voir aujourd'hui leur mouvement exercer le pouvoir. «Quand nous sommes entrés dans Kaboul et quand les Américains sont partis, ce furent des moments de joie», poursuit Niamatullah Hekmat, désormais membre des forces spéciales et affecté à la garde du palais présidentiel.

Mais pour les Afghans ordinaires, et particulièrement les femmes, le retour des talibans n'a fait qu'amplifier les difficultés. Très vite, les nouveaux maîtres du pays sont largement revenus à l'interprétation ultra-rigoriste de l'islam qui avait caractérisé leur premier passage au pouvoir entre 1996 et 2001, restreignant très fortement les droits des femmes.

Si les Afghans reconnaissent une baisse de la violence avec la fin de la guerre depuis l'arrivée au pouvoir des talibans, beaucoup d'entre eux sont touchés de plein fouet par une crise économique et humanitaire aiguë. Les agences d'aide humanitaire s'alarment de voir la moitié des 38 millions d'habitants du pays confrontés à une pauvreté extrême.

(ATS)

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