L'armée ordinaire et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, dit «Hemedti» s'affrontent depuis samedi au Soudan. Ils ont annoncé ouvrir dimanche à 16h00 des «couloirs humanitaires» pour évacuer les blessés «pendant trois heures». Ils se gardent toutefois des deux côtés un «droit de riposte en cas de violation» de l'accord.
Les combats à l'arme lourde dans les rues de Khartoum et de plusieurs villes ainsi que depuis les airs avec des bombardements des sièges des Forces de soutien rapide (FSR) ont tué au moins 56 civils et des «dizaines» de combattants des deux camps, selon des médecins. Ces derniers dénoncent les réquisitions d'ambulances, les routes barrées et la mort de plusieurs praticiens dans les violences.
Suspension de l'aide
Parmi eux, trois humanitaires qui travaillaient pour le PAM, dont le siège est à Rome. «Nous sommes obligés de suspendre temporairement nos opérations au Soudan le temps d'analyser l'évolution de la situation sécuritaire», indique sa directrice Cindy McCain, citée dans un communiqué.
Ils ont été tués «samedi en accomplissant leur travail au Darfour-Nord», dans l'ouest près du Tchad, qui a fermé sa frontière samedi à cause des violences, précise dans un communiqué Volker Perthes. Il ajoute que des «bâtiments humanitaires auraient été touchés et d'autres pillés au Darfour», bastion historique des FSR.
Le PAM précise pour sa part qu'un des avions utilisés pour ses opérations a également été endommagé samedi à l'aéroport international de Khartoum. «Le PAM est engagé dans l'assistance à la population soudanaise qui fait face à une terrible insécurité alimentaire, mais nous ne pouvons pas faire notre travail, qui sauve des vies, si la sécurité de nos équipes et partenaires n'est pas assurée», assure Cindy McCain. Toute perte de vie dans l'exercice humanitaire est inacceptable et je demande des mesures immédiates pour garantir la sécurité de ceux qui sont encore présents.»
Des travailleurs neutres
«Les travailleurs humanitaires sont neutres et ne devraient jamais être des cibles. Menacer nos équipes rend impossible de travailler en sécurité», rappelle Cindy McCain. Elle demande aux parties en conflit de trouver un accord pour «assurer la sécurité des travailleurs humanitaires sur le terrain».
Ceci permettrait de «poursuivre l'assistance humanitaire qui sauve des vies aux gens au Soudan. Ils restent notre principale priorité», conclut la directrice du PAM.
(ATS)