Dans l'impasse politique
Cri d'alarme de l'ONU pour le Soudan

Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme Volker Türk s'est alarmé samedi de la situation tendue au Soudan. Il a exhorté toutes les parties à redoubler d'efforts pour restaurer un gouvernement dirigé par des civils.
Publié: 08.04.2023 à 17:26 heures
Une rivalité oppose l'actuel homme fort du Soudan, le général Abdel Fattah al-Burhane (ici lors d'un discours en 2021), et son second, le général Mohamed Hamdane Daglo.
Photo: KEYSTONE/AP Sudan TV

Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme Volker Türk s'est alarmé samedi de la situation tendue au Soudan. Il a exhorté toutes les parties à redoubler d'efforts pour restaurer un gouvernement dirigé par des civils.

Jeudi, des militants prodémocratie ont conspué militaires et paramilitaires qui ont plongé le pays dans une nouvelle impasse politique, à l'occasion de l'anniversaire de deux révoltes ayant renversé des putschistes dans ce pays quasiment toujours tenu par des généraux.

Un tournant «décisif»

La signature de l'accord de sortie de crise censé relancer la transition démocratique après le putsch de 2021, qui devait avoir lieu jeudi, a été de nouveau été repoussée, l'opposition civile appelant alors à des manifestations.

«Le pays se trouve à un moment décisif. Beaucoup de travail a été accompli et de nombreuses mesures positives ont été prises en vue de la signature d'un accord final. Tous les efforts doivent maintenant être déployés pour remettre la transition politique sur la bonne voie», a déclaré Volker Türk dans un communiqué publié à Genève.

Déjà repoussée la semaine passée, la signature de l'accord-cadre prévoyant un retour au partage du pouvoir entre civils et militaires, condition sine qua non à la reprise de l'aide internationale au pays, n'a pas eu lieu comme prévu jeudi.

Eviter le recours à la force

Ce n'est plus désormais le conflit entre civils et militaires qui maintient le Soudan dans l'impasse, mais la rivalité entre le général Abdel Fattah al-Burhane, chef de l'armée et auteur du coup d'Etat du 25 octobre 2021, et son second, le général Mohamed Hamdane Daglo, dit «Hemedti», à la tête des ex-miliciens de la guerre du Darfour désormais regroupés dans les Forces de soutien rapide (FSR).

Volker Turk a exhorté toutes les parties à travailler ensemble pour éviter de nouveaux retards dans la signature d'un accord, et appelé les non-signataires à se joindre au processus.

«Je demande instamment aux autorités de veiller à ce que les droits de la population à la liberté d'expression et de réunion pacifique soient pleinement respectés et à ce que les forces de sécurité reçoivent des instructions claires pour répondre aux manifestations conformément aux lois et aux normes en matière de droits de l'Homme», a-t-il encore déclaré.

«Nous ne devons pas assister à une répétition du recours à une force inutile et disproportionnée», a-t-il ajouté.

(ATS)

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