Petite victoire pour davantage de transparence. Le rapport sur la pollution des eaux souterraines du canton de Fribourg finalisé par le Service de l'environnement fin avril ne sera pas publié pour l'instant, mais le président du Conseil d'Etat Jean-François Steiert livrera ses données brutes à Blick lundi. Le socialiste précise que, à leur demande, le WWF et Pro Natura les recevront aussi. Un citoyen avait déjà pu en prendre connaissance en mai, assure-t-il.
Pour mémoire, nous révélions le 1er juin que cette étude n'avait pas été rendue publique, à quelques jours de la votation du 13 juin sur deux initiatives contre les pesticides. Pour la première fois depuis ces révélations, Jean-François Steiert s'explique.
D'après nos informations, dans le nouveau rapport, dont les données portent sur les années 2017 et 2020, certains points de mesures montrent de moins bons résultats que le dernier. Est-ce vrai?
Jean-François Steiert: De manière générale, nous ne constatons pas d'amélioration significative par rapport à la période 2010-2014. Il faut agir. C'est pourquoi, de concert avec la Direction de mon collègue Didier Castella, nous sommes en train de mettre en place un plan phytosanitaire, dont le but est de réduire l'impact des pesticides dans les régions où nous voyons des points d'alerte. Le rapport du Service de l'environnement sera présenté avec ce plan et ses mesures à la fin de l'été.
Pourquoi n'avez-vous pas rendu cette étude publique?
En mars, j'ai demandé au Service de l'environnement de travailler avec beaucoup de célérité pour que nous puissions le publier au moins quatre semaines avant les votations du 13 juin. Je ne voulais pas que nous soyons accusés d'influencer cette votation. Le rapport a été finalisé à la toute fin du mois d'avril pour consultation interne et a été soumis à d'autres Directions du Conseil d'Etat. C'est là que nous avons décidé de lier ce rapport au plan phytosanitaire. Nous pourrons ainsi annoncer les problèmes en même que les solutions que nous souhaitons apporter. A l'origine, le plan phytosanitaire aurait dû être prêt à la fin mai, mais sa finalisation à demandé des négociations pour trouver une solution commune.
Décider de ne pas publier ce rapport à quelques jours des votations sur les deux initiatives phytos, n'est-ce pas influencer le résultat du vote, comme le soutenait le président des Verts dans nos colonnes ce 3 juin?
Dans la mesure où les données brutes mesurées sur le réseau cantonal confirment les tendances publiées par l'Office fédéral de l'environnement, cela ne change, à mon avis, pas grand chose au débat politique.