Depuis que le multimilliardaire Elon Musk a repris les commandes de Twitter, rien n'est plus comme avant. Elon Musk fait le ménage - et pas n'importe comment. Alors que le patron de Tesla avait déjà mis à la porte une grande partie de l'équipe dirigeante, un nouveau coup de théâtre a eu lieu vendredi: Elon Musk a licencié des milliers de ses collaborateurs. Selon les médias, il aurait mis à la rue 3700 des quelque 7500 employés de Twitter.
Le journaliste suisse Michaël Jarjour, alias @derjarjour, est concerné par ce licenciement collectif, comme le rapporte l'hebdomadaire alémanique «Handelszeitung». Depuis près de deux ans, ce media manager travaillait pour la plateforme en tant que Senior Partner Manager.
Littéralement du jour au lendemain, Michaël Jarjour a appris que son bout de chemin au sein de la grande entreprise était terminé pour lui. «Je me suis réveillé au milieu de la nuit, je me suis levé pour aller chercher un verre d'eau, j'ai regardé mon téléphone, et j'ai constaté que j'étais viré», a tweeté Michaël Jarjour, qui a également travaillé auparavant pour le quotidien la «NZZ» et la SRF.
L'e-mail de licenciement a atterri dans les spams chez certains
Son tweet, où l'émotion transparaît, montre le coup dur qu'est ce licenciement. Il a lu avec «plein d'amour» les adieux de ses anciens collègues en réponses à son post. «Quelle belle équipe, j'ai littéralement les larmes aux yeux», a déclare Michaël Jarjour, qui a entre-temps changé son nom en «Michaël is a Twit no more» («Michaël ne fait plus partie de Twitter»).
Comme l'écrit le journal, Michaël Jarjour attendait en fait nerveusement un e-mail de ce type la veille de son renvoi. Il aurait même inspecté son dossier des spams, avait-il tweeté la veille. L'entreprise aurait conseillé à ses collaborateurs de le faire.
Malgré un licenciement tombé du ciel, le Suisse reste loyal envers son ex-employeur. La députée américaine Alexandria Ocasio-Cortez a récemment affirmé que son profil ne fonctionnait plus correctement et a critiqué Elon Musk, ce à quoi Michaël Jarjour s'est empressé de répondre: «Désolé, mais propager des théories du complot est stupide.» Selon lui, cette erreur serait plutôt le résultat d'une équipe qui travaille 24 heures sur 24 sous peine d'être licenciée et qui doit même dormir au bureau pour satisfaire le multimilliardaire.
Bureaux fermés pour éviter les protestations
Afin d'éviter d'éventuelles actions de protestation de la part des personnes licenciées, les bureaux sont restés fermés vendredi. En outre, toutes les cartes d'accès ont été désactivées, comme cela a été indiqué dans un e-mail envoyé aux collaborateurs. «Si vous êtes dans un bureau ou si vous vous rendez dans un bureau, veuillez rentrer chez vous.» La mesure devait garantir la sécurité des collaborateurs, ainsi que des systèmes Twitter et des données des utilisateurs.
Twitter voulait sans doute ainsi éviter qu'un incident comme celui d'il y a cinq ans ne se produise. En novembre 2017, un collaborateur avait désactivé le compte Twitter du président américain de l'époque, Donald Trump, lors de son dernier jour de travail. Il a fallu environ dix minutes pour que le compte soit à nouveau en ligne.
Le mail précisait en outre que la suppression de postes était «malheureusement nécessaire pour assurer le succès de l'entreprise à l'avenir». Pour les collaborateurs de Twitter, ce mail était la première communication officielle depuis qu'Elon Musk avait conclu jeudi dernier l'achat de 44 milliards de dollars, comme l'a notamment rapporté le «Washington Post».
Elon Musk a déjà une plainte collective sur le dos
A l'origine, une réunion générale avec Elon Musk avait été annoncée pour le vendredi suivant. Celle-ci a été annulée, tout comme une date ultérieure, a-t-on appris de collaborateurs.
Le licenciement collectif qu'a commandé Elon Musk n'est toutefois pas sans conséquences pour le patron de SpaceX. Jeudi, une plainte collective a déjà été déposée à San Francisco au nom de plusieurs collaborateurs. Il est reproché à Twitter d'avoir enfreint le droit du travail californien en raison d'une communication insuffisante autour des licenciements.
On ne sait pas encore ce qu'il adviendra du Suisse Michaël Jarjour. Ce dernier a refusé une demande d'interview de la «Handelszeitung» en raison des négociations sur les indemnités de licenciement.