Il s'agit de la quatrième inculpation pénale en moins de six mois pour Donald Trump, en campagne pour la primaire républicaine pour reconquérir la Maison Blanche en 2024. La procureure du comté de Fulton, Fani Willis, a recouru à une loi en vigueur en Géorgie sur la délinquance en bande organisée, utilisée notamment contre les gangs et prévoyant des peines de cinq à vingt ans de prison.
Malgré la défaite du président sortant en Géorgie en 2020, «Trump et les autres prévenus ont refusé de reconnaître qu'il avait perdu et ont en connaissance de cause et délibérément participé à un complot pour changer illégalement le résultat de l'élection en sa faveur», selon l'acte d'accusation.
Un grand jury réuni dans la capitale de cet Etat du sud-est du pays a approuvé cette inculpation au terme d'une journée de déposition des témoins cités par l'accusation. Ce panel de citoyens investis de pouvoirs d'enquête a été constitué par Mme Willis, qui enquête depuis 2021 sur cette affaire, afin de déterminer s'il existait assez d'éléments pour inculper Donald Trump, notamment pour des faits de fraudes et d'ingérences électorales.
Débats télévisés
Ce dernier a de nouveau attaqué la procureure, dans un communiqué de sa campagne lundi soir, la traitant de «partisane enragée» servant les intérêts du président démocrate Joe Biden. «Willis a stratégiquement ralenti son enquête pour interférer au maximum avec la course à la présidentielle de 2024 et nuire à la campagne Trump dominante» dans les sondages, selon ce texte, sans confirmation explicite de son inculpation.
L'enquête a été déclenchée par un appel téléphonique en janvier 2021 de Donald Trump - dont l'enregistrement a été rendu public - dans lequel il demandait à un haut responsable local de «trouver» les quelque 12'000 bulletins de vote à son nom qui lui manquaient pour remporter cet Etat. Pour prévenir d'éventuelles pressions ou violences, des barrières de sécurité avaient été installées devant le tribunal à Atlanta.
Contrairement aux procès fédéraux, les débats devant la justice en Géorgie sont télévisés, mais le magnat de l'immobilier, qui doit une bonne partie de sa célébrité à l'animation d'une émission de télé-réalité, devrait être autorisé à s'y faire représenter.
Pas de grâce possible
Même en cas de victoire en 2024, s'il est condamné, il ne pourra ni se gracier lui-même ni obtenir l'abandon des poursuites par le bureau du procureur, puisqu'il s'agit d'une affaire au niveau de l'Etat de Géorgie sur laquelle l'Etat fédéral n'a pas autorité.
Cette procédure porte sur une partie des faits visés par l'inculpation le 1er août de Donald Trump devant un tribunal fédéral à Washington pour ses manoeuvres présumées illégales lors de l'élection de 2020 dans sept Etats cruciaux, dont la Géorgie. La date du procès n'a pas encore été fixée.
L'ancien président, qui écrase ses adversaires dans les sondages pour la primaire républicaine, doit également être jugé en mars et mai 2024. Il devra répondre de l'achat du silence d'une actrice de films X, devant la justice de l'Etat de New York, puis de sa présumée négligence dans la gestion de documents confidentiels, devant la justice fédérale en Floride (sud-est).
(ATS)